Dans La Vérité sur le Hamas et ses idiots utiles, Michaël Prazan retrace l’histoire de la confrérie islamiste à vocation terroriste et pointe la naïveté des Occidentaux qui l’a laissé propager son idéologie mortifère et antisémite au nom de la « résistance » palestinienne. Selon lui, l’islamisme prospère partout où l’éducation régresse.
Causeur. Nous avons tous en tête le visage de deux petits rouquins et de leur mère, Kfir, Ariel et Shiri, suppliciés par leurs ravisseurs. Au-delà de l’effroi et de la rage, qu’est-ce qu’un connaisseur du Hamas comme vous a appris de cette tragédie ?
Michaël Prazan. Quel enseignement tirer d’un mouvement terroriste qui ment, use du sadisme comme politique et délivre des diplômes à des gens qui qu’il a brimés, torturés, affamés ? Quel enseignement tirer de l’assassinat à mains nues d’un nouveau-né ? De son visage arraché sur les murs de nos villes ? Je l’ignore, si ce n’est que le mal, l’inhumanité, existent, et que l’antisémitisme, dans sa forme génocidaire la plus pure, n’a pas disparu après la Shoah. Lors du pogrom de Iasi, les Roumains pendaient les bébés à des crocs de bouchers. Les Einsatzgruppen, les commandos mobiles de tueries nazis, jouaient au ball-trap en lançant les bébés en l’air avant de leur tirer dessus.
À Gaza, le frérisme est clairement djihadiste. Les Frères musulmans ont-ils toujours partie liée avec le terrorisme ?
Le terrorisme est consubstantiel au frérisme. Dès l’origine, en marge de son parti politique, Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, crée un « appareil secret ». C’est ce versant clandestin et terroriste, d’ailleurs en partie financé par le parti nazi en Allemagne, qui va perpétrer des attentats, assassiner des dirigeants politiques égyptiens, fomenter des pogroms dans les quartiers juifs du Caire, dès la fin des années 20. Rappelons que la Gamma al-Islamiya et Al-Jihad, les deux organisations qui ont fait assassiner le Président Sadate, sont nées au sein des Frères musulmans, de même, un peu plus tard, qu’Al-Qaïda.
L’alliance entre le Hamas sunnite d’un côté et, de l’autre, le Hezbollah et le régime iranien chiites peut sembler curieuse. À Téhéran, on n’aime guère Al-Qaïda qui a volé la vedette aux mollahs.
En réalité, des liens se sont tissés dans les années 1950 entre les Frères musulmans et une organisation islamiste chiite iranienne dirigée par Navvab Safavi. Les deux organisations fusionnent en 1954 au Caire. Un an plus tard, Safavi tente d’assassiner le Premier ministre iranien, il est arrêté et exécuté. Ses fidèles se trouvent un nouveau leader, dans la personne d’un ayatollah banni appelé Khomeini, qu’ils initient à la pensée de Sayyid Qutb, le grand idéologue des Frères musulmans égyptiens, lui-même pendu par Nasser en 1966. Pour Khomeini, c’est une révélation, à telle enseigne que, arrivé au pouvoir, il prend deux décisions : la première est de frapper un timbre à l’effigie de Sayyid Qutb, la deuxième, de transformer l’ambassade d’Israël en ambassade de Palestine parce
