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Un salon, des retrouvailles et une belle rencontre

Les Dessous chics


Un salon, des retrouvailles et une belle rencontre
Henri Sannier présente son livre © Philippe Lacoche

Chaque semaine, Philippe Lacoche nous donne des nouvelles de Picardie…


Il y avait longtemps que je n’avais pas signé mes ouvrages sur un salon du livre. Il y a peu, j’ai été invité à celui de Salouël, près d’Amiens. Je m’y suis rendu – en compagnie de ma sauvageonne – et ne l’ai pas regretté. J’y ai d’abord retrouvé un ami, Henri Sannier, présentateur du journal télévisé de France 3 et de France 2, animateur de Tout le Sport, programme pour lequel il a reçu un 7 d’Or en 2001. Henri, je l’ai connu grâce à mon confrère Jan-Lou Janeir qui avait eu l’amabilité de m’interviewer dans son émission sur France 3 Normandie, à Caen, afin de présenter mon premier roman, Rock d’Issy (éditions Ledrappier). J’étais en compagnie de Géant Vert à qui j’avais commandé le roman Casse Bonbons que j’avais fait paraître chez le même éditeur. (Il existe, je crois, une vidéo de l’enregistrement ; je suis tout jeune ; tout timide. On dirait un lycée pusillanime qui fond sous la caméra comme un caramel mou sous le soleil du Sahara. Géant Vert, lui, affiche beaucoup plus d’assurance. Sa haute taille -2,02 mètres -, peut-être ?)

Ça devait être en 1987 ; Henri dirigeait la rédaction normande de l’antenne régionale de France 3. Nous avions un peu discuté. Quelques années plus tard, nous fîmes plus ample connaissance ; j’étais alors responsable de l’édition Picardie maritime du Courrier picard. Et il était maire du charmant village d’Eaucourt-sur-Somme, près d’Abbeville. Cela consolida notre amitié. Au salon de Salouël, Henri venait dédicacer son dernier opus, Le jour où j’ai réappris à marcher, sous-titré « Le parcours d’un battant face à une maladie orpheline » (éditions du Rocher).

Le sous-titre parle de lui-même. Henri est un homme courageux, comme le sont souvent les cyclistes qu’ils soient professionnels reconnus ou amateurs. Il n’est pas du genre à se laisser abattre. Alors, quand au tout début de sa retraite à l’issue d’une carrière bien remplie, il a été frappé par une maladie rare – la polyradiculonévrite chronique -, il s’est battu. Comme un lion. A l’issue d’une longue errance médicale, puis d’interminables séjours à l’hôpital, et deux ans en fauteuil roulant, peu a peu il a réappris à marcher. Ce sont ces douloureuses pérégrinations qu’il raconte dans ce récit émouvant écrit en collaboration avec Yves Quitté.

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Après nos retrouvailles émouvantes, elles aussi, c’est une belle rencontre que j’ai faite ; celle de Frédéric Zeitoun, figure historique de l’émission Télématin, sur France 2, chroniqueur à la radio et chanteur-auteur-compositeur. Invité d’honneur du salon, Frédéric était venu présenter son dernier essai : Le dictionnaire jubilatoire de la chanson d’amour (éd. Harper Collins).

Frédéric Zeitoun © Philippe Lacoche

Comme il est indiqué en quatrième de couverture dans un texte intitulé « Les maux d’amour ont inspiré de fort jolis mots à la chanson française », « savez-vous que le téléphone, la cigarette ou encore la météo ont beaucoup inspiré les paroliers en quête de mots d’amour ? Que Jean-Jacques Goldman a écrit sa plus belle chanson d’amour en mettant un point d’honneur à ne pas dire Je t’aime… » Et de nous donner à lire un abécédaire réjouissant où il convoque les meilleurs chanteurs et paroliers. (A l’entrée « Jalousie », j’ai ri en songeant à ma sauvageonne.) Il en a profité pour m’envoyer son dernier album, Les Souvenirs de demain (Bayard musique ; l’autre Distribution). Je dois dire que je me suis régalé.

J’ai adoré ces douze chansons dont il a écrit tous les textes et a co-composé avec Gérard Capaldi et Serge Perathoner. J’ai particulièrement aimé « Le fond de l’air est frais », un hommage appuyé à nos amis Anglais (qui nous ont aidé à combattre ces fumiers de nazis) et aux Beatles, « Le musée des horreurs », qui, sans le dire, combat l’horreur que constitue le retour de l’antisémitisme notamment, « Jamais fini d’aimer », un frais et délicat duo avec Anny Duperey, et « Eternelle question », une manière d’hymne portée par le doute d’un agnostique. Précisons que le tout est servi par d’adorables et accrocheuses mélodies. Une totale réussite. Oui, une sacrée rencontre.



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Il a publié une vingtaine de livres dont "Des Petits bals sans importance, HLM (Prix Populiste 2000) et Tendre Rock chez Mille et Une Nuits. Ses deux derniers livres sont : Au Fil de Creil (Castor astral) et Les matins translucides (Ecriture). Journaliste au Courrier Picard et critique à Service littéraire, il vit et écrit à Amiens, en Picardie. En 2018, il est récompensé du prix des Hussards pour "Le Chemin des fugues".

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