L’éditorial de mars
On connaît la formule de Guy Debord : « Je ne suis pas un journaliste de gauche. Je ne dénonce jamais personne. » On en déduit aisément qu’un journaliste de gauche se reconnaît à ce qu’il dénonce à tour de bras. Sauf qu’en langue progressiste, on ne dit plus « dénoncer » (qui sonne moins bon citoyen qu’au temps des soviets), mais « libérer sa parole » ou « lancer l’alerte ». La gauche qui vomit la police est habitée par un esprit policier qui sévit tous azimuts, de la chambre à coucher à la machine à café. Il y a cinquante ans, elle défendait joyeusement le sexe, le blasphème et la drogue. Les héritiers de Woodstock traquent inlassablement la blague grivoise, le dérapage islamophobe et le fumeur de joints. Lequel est d’ailleurs l’objet d’une détestation symétrique de la droite.
Toupet à toute épreuve
Personne n’imagine Éric Piolle se droguant, ni d’ailleurs rigolant. Début février, après l’affaire du député insoumis pincé en train d’acheter de la 3-MMC (drogue de synthèse qui fait fureur) à un mineur, le maire de Grenoble, qui laisse le narcotrafic
