Attentat terroriste au marché de Mulhouse ! Oui, mais rassurez-vous : ce n’est qu’un Algérien de 37 ans fiché S pour terrorisme et sous OQTF… Si ce n’était pas si dramatique – un homme est mort-, on pourrait presque en rire.
À la veille d’un dimanche au cours duquel nos voisins allemands ont placé l’AfD en deuxième place aux élections – après une campagne centrée sur les débats sur l’immigration, et marquée par des attaques sanglantes commises par des migrants- , les Français ont de nouveau été la cible d’un attentat au couteau. Samedi après-midi, en plein centre-ville de Mulhouse, Brahim A., un Algérien de 37 ans faisant l’objet d’une procédure d’extradition, s’en est pris aux agents de la ville. Il a tué un Portugais de 69 ans. Le commentaire d’Elisabeth Lévy.
L’attentat terroriste qui a fait un mort et sept blessés à Mulhouse n’a pas fait la une des journaux bien longtemps. C’est normal, on finit par s’habituer : il n’y a pas une semaine sans qu’un terroriste islamiste (généralement demandeur d’asile ou réfugié) frappe une ville européenne (Munich, Berlin en Allemagne, Villach en Autriche, Apt en France…).
La singularité de l’attentat de samedi: le régime algérien a le sang de ce héros portugais sur les mains. On peut incriminer les failles de notre droit qui interdit d’incarcérer un homme jugé dangereux en attente d’expulsion, mais les services de l’Etat ont fait leur boulot. Il n’y a pas de trou dans la raquette cette fois-ci, le problème c’est la raquette elle-même.
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Fiché pour radicalisation terroriste, Brahim A. a été refusé dix fois par l’Algérie. Ce pays interdit son territoire à un de ses ressortissants, il piétine donc ses droits fondamentaux, mais évidemment il n’y a pas de CEDH à l’horizon. À nous de nous débrouiller avec des malfrats et des tueurs à qui nous ne devons strictement rien. Et Boualem Sansal, otage français, a entamé hier une grève de la faim pour pouvoir garder son avocat juif !
Bruno Retailleau, Patrick Stefanini, Jordan Bardella et toute la droite appellent à changer de ton et à créer un rapport de forces. Amen.
L’affaire Sansal aurait déjà dû entraîner sanctions financières, gels des visas, et fermetures de consulats. En plus de retenir Boualem Sansal, les Algériens nous font tous les quatre matins un chantage aux OQTF pour lesquels ils exigent des laissez-passer consulaires qu’ils ne donnent pas même à des ressortissants ayant des papiers en bonne et due forme !
La question n’est pas de savoir ce qu’il faut faire, on le sait tous, mais pourquoi on ne le fait pas. Il y a de petits intérêts commerciaux et sécuritaires, bien sûr, mais surtout l’idéologie et la psychologie d’une grande constellation gauche / médias / quai d’Orsay. On a fait tant de mal aux Algériens, et si on s’énerve ils vont s’énerver encore plus. Des voix insoumises expliquent que si le tueur de Mulhouse avait été expulsé il aurait pu commettre des attentats en Algérie, donc qu’il valait mieux le garder… C’est très généreux avec la vie des autres. Alors que des « influenceurs » répondront aujourd’hui de leurs diatribes devant le tribunal, il serait stigmatisant de se demander combien il y a d’influencés.
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Nous sommes gouvernés par des lâches ou, plus poliment, par des herbivores incapables de nous protéger des carnivores qui nous entourent (qu’ils s’appellent Trump, Poutine ou Tebboune).
Cette soumission est incarnée par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Voilà ce qu’il répond dans Le Point à Bruno Retailleau: « Ce qui nous intéresse, c’est la sécurité des Français, pas le rapport de force pour le rapport de force. Nous agissons par la diplomatie, avec une palette d’outils dont nous parlons, et d’autres dont nous ne parlons pas. » Grâce à cette merveilleuse palette, Brahim A. était libre en France et Boualem Sansal est incarcéré en Algérie.
Cette chronique a été diffusée sur Sud radio
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