Le discours de JD Vance qui a choqué les Européens postule également que l’Occident n’est pas condamné à se soumettre à l’émergence du Sud global.
L’Occident a enfin entendu ce que lui a dit Alexandre Soljenitsyne à Harvard, le 8 juin 1978, dans son discours sur le « déclin du courage ». Cette prise de conscience s’est exprimée par la voix du vice-président des Etats-Unis, James David Vance, le 14 février 2025 à Munich. Il y a là plus qu’un écho.
Oh, bien sûr, les deux discours sont différents. L’âme slave, et la soif d’entreprendre américaine. Le dissident exilé, et le vice-président arrivant au pouvoir. L’orthodoxe, et le catholique. Et pourtant. Deux hommes de foi, remarquablement intelligents, se faisant une haute idée de l’Occident, montrant un profond respect envers les peuples occidentaux et envers la grandeur dont ils sont capables, qui nous disent ce que nous devons impérativement entendre.
Le grand frère se fâche
Ne soyons pas naïfs : Vance sert avant tout les intérêts américains, c’est son rôle. Si enthousiasmant soit le trio qu’il forme avec Donald Trump et Elon Musk, si jubilatoire soit leur message « l’Occident est de retour ! » pour quiconque est attaché à notre civilisation, rien ne garantit que les Etats-Unis ne retomberont pas dans quatre ans entre les mains des soi-disant « progressistes », qui restent bien décidés à détruire cette civilisation. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas nous reposer paresseusement sur le « grand frère » américain, dont l’avenir est encore incertain même s’il y a de bonnes raisons d’être optimiste. D’ailleurs, JD Vance exhorte justement l’Europe à se reprendre en main, à s’assumer, à refuser sa propre relégation aux marges de l’histoire. Il dénonce la soumission à l’immigration massive pour ce qu’elle est : un suicide. Et il invite les dirigeants européens à laisser leurs peuples s’exprimer librement et à les écouter, pour sortir par le haut de la crise démocratique actuelle.
Que le camp « progressiste » qui s’est emparé des rouages de l’UE juge un tel discours hostile en dit long. Et prouve, s’il en était besoin, que ce n’est certainement pas par un ralliement à ce camp, sous quelque prétexte que
