Nathalie Azoulai publie en ce début d’année Toutes les vies de Théo qui met en scène ce qu’on appelle communément des «couples mixtes» ; c’est-à-dire des couples aux origines et aux identités très différentes. L’altérité étant devenue le mantra de notre époque, la romancière s’en empare pour nous en raconter les déboires…
Qui ne se ressemble pas s’assemble
« Théo aimait jeter dans la conversation que, dans une vie, on ne prenait que quatre ou cinq décisions cruciales. Il précisait toujours, vraiment cruciales. Le reste relevait non pas du hasard, mais de l’histoire, la matière du réel, grumeleuse, contrariante, trop épaisse pour être passée au tamis de la volonté. »
Ainsi commence le roman qui, paradoxalement, va contredire pareille affirmation. Car Théo, fils d’un Français breton catholique et d’une mère Allemande qui n’en finit pas de ressasser la culpabilité de son pays, obligeant son fils à regarder, le 27 janvier, la cérémonie du Bundestag à la télévision ; cérémonie durant laquelle on célèbre la libération du camp d’Auschwitz
