Notre chroniqueur, après s’être enthousiasmé pour le Japon, réitère — par personne interposée — avec le Vietnam : ça nous change de Raphaël Glucksmann qui n’est chez lui qu’à New-York. Les tigres du sud-est asiatique, à l’entendre, loin d’être des pays émergents, sont tout prêts à dévorer l’Occident…
Contrairement à… d’autres pays jadis colonisés, difficiles vainqueurs d’une guerre sans cesse remise sur le tapis de prière, le Vietnam ne cherche pas à développer chez les touristes qui viennent le visiter la moindre culpabilité, et ne manifeste pas la moindre agressivité. Ces gens qui sont restés en guerre du début des années 1950 au milieu des années 1970 — deux générations formées dans le bruit des combats, les marches dans la jungle —, qui ont survécu aux bombes et à l’agent orange, ne passent pas leur temps à larmoyer sur leur tragique destin en salopant de leur mieux les bâtiments coloniaux laissés par leurs envahisseurs successifs.
L’hospitalité vietnamienne n’étant plus à vanter, nombre de touristes européens (malgré Dien-bien-Phu, 7 mai 1954) et américains (malgré Saïgon, 30 avril 1975) courent visiter le « pays du dragon ».
J’ai interviewé l’un d’entre eux, Thierry Kakouridis (il a posté sur Facebook les photos superbes de son périple), tout frais rentré de cet extrême-Orient fabuleux — et qui apparemment n’en est pas revenu.
Jean-Paul Brighelli. Thierry, quelle idée de s’imposer 11 heures de vol avec Vietnam Airlines — et autant au retour — pour jouer à Marguerite Duras dans L’Amant…
Thierry Kakouridis. Je rêvais d’Asie depuis de nombreuses années, mais pas de n’importe quelle Asie ; je ne rêvais pas de Chine, de Malaisie ou de Thaïlande. Non, mon imaginaire, nourri par mes lectures et des images,
