Le président algérien vient de donner un long entretien à L’Opinion, parce qu’il s’agit du journal dans lequel sont parues les révélations sur la Grande Mosquée de Paris1 et où écrit Jean-Dominique Merchet, celui des journalistes macronistes ayant écrit les articles les plus sévères sur lui… M. Tebboune veut ainsi montrer à ses troupes qu’il sait se faire respecter partout, même chez l’ennemi. Sur le fond, il confirme ne rien vouloir faire pour Boualem Sansal, posture qui ne peut que maintenir le blocage avec Paris. Une concession tout de même : il annonce bien vouloir reconnaître l’État d’Israël « le jour-même où il y aura un État palestinien ». Ce qui n’est pas exactement en ligne avec les autres pays les plus antisionistes. Analyse
Le 30 janvier dernier, le président Abdelmadjid Tebboune s’exprimait très longuement et très librement dans les colonnes de notre confrère l’Opinion.
D’emblée, l’invité nous met en garde contre une éventuelle rupture entre nos deux pays dont, constate-t-il, les relations sont pour le moins fort mauvaises, notamment depuis l’été dernier et la reconnaissance par Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara Ocidental. « Je l’avais prévenu, dévoile le président algérien. Vous faites une grave erreur. Vous n’allez rien gagner et nous perdre. »
Depuis, la situation paraît effectivement s’être envenimée. Sur le sujet du contentieux mémoriel, en particulier. « Nous perdons du temps avec le président Macron. » « Plus rien n’avance, si ce n’est les relations commerciales. Le dialogue politique est pratiquement rompu. » Mais le président Tebboune se veut être un sage qui ne lâche pas le lien qui demeure, si ténu soit-il, comme en son temps, conte-t-il, le cheveu de Mu’awiya, le fondateur de l’empire Omeyades. C’était au VIIème siècle. Mu’awiya l’homme qui régna d’une main de fer sur El Andalus. Rappel historique qui, sans doute, dans l’esprit du chef de l’État algérien, ne doit rien au hasard.
Rente mémorielle inépuisable ?
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