On accuse le Premier ministre d’être flou ? Il vient de démontrer qu’il est plutôt un bon stratège, en brouillard maîtrisé… Les députés socialistes ont en effet été convaincus de ne pas voter demain les deux motions de censure déposées par les Insoumis, à la suite du déclenchement de deux 49.3 par M. Bayrou hier.
Avec quelle sadique volupté, dans les partis – notamment ceux du « bloc central » – ou dans certains médias, dénonce-t-on la méthode de notre Premier ministre en la qualifiant notamment de « floue[1] »!
Ce serait une critique pertinente si elle n’oubliait pas les contraintes politiques et parlementaires que doit affronter François Bayrou et, en même temps, son souci de vérité et d’apaisement. Dès lors que le Premier ministre ne veut lâcher aucun de ces bouts de la chaîne, je vois mal comment sa démarche, sauf à accepter une absence de plénitude, pourrait apparaître comme rectiligne. Le flou dont on la qualifie n’est que la traduction de la volonté obstinée de François Bayrou de rendre gérable un univers dont les composantes défient toute rationalité.
Le Premier ministre est un Créon qui ne veut pas oublier Antigone.
D’abord il convient de le louer pour s’être battu afin d’occuper ce poste prestigieux alors que malgré l’ambition de beaucoup, peu auraient pu en endosser les responsabilités.
