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La victoire culturelle de Trump sonne le glas du vieux monde

Le billet politique d’Ivan Rioufol


La victoire culturelle de Trump sonne le glas du vieux monde
Le président élu Donald Trump s'exprime lors d'un rassemblement en amont de la 60e investiture présidentielle, le dimanche 19 janvier 2025, à Washington © Matt Rourke/AP/SIPA

Le président Trump prêtera serment sur la Bible à Washington ce midi (18 heures heure de Paris), et pendant que certains crient à la catastrophe, d’autres sortent les drapeaux ou le pop-corn pour savourer le spectacle du grand chamboulement ! En France, les conservateurs attendent de voir, avant de jubiler…


C’est un vieux monde, empli d’utopies désastreuses et de tromperies grossières, qui prend fin. Ce lundi 20 janvier, jour de la prise de fonction officielle de Donald Trump, s’annonce comme la date du grand basculement conservateur.

Panique dans le camp du Bien

La révolution du réel sème déjà la panique, en France, parmi les marchands d’orviétan et autres charlatans en élixirs. Les progressistes de façade s’avouent régressistes lorsqu’ils voient, dans X (ex-Twitter) délivré des censeurs, une menace pour la démocratie. Ceux qui appellent au boycott ou à l’interdiction du réseau d’Elon Musk se montrent en perpétuateurs de la pensée totalitaire pour qui la liberté d’expression, quand elle permet l’inconfort de la contradiction, a toujours été l’adversaire à combattre. Comme le rappelle Basile Ader dans une note de janvier pour la Fondapol, c’est à Mirabeau que l’on doit la formule de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (article 11) qu’adopta l’Assemblée constituante : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme (…) ». Jamais la gauche, prisonnière de ses idéologies faussement humanistes et émancipatrices, ne s’est montrée à la hauteur de ce legs révolutionnaire. Le bonheur qu’elle promettait d’inventer a abouti aux crises existentielles nées de la mondialisation indifférenciée, du vide spirituel, du rejet des héritages issus des diverses civilisations au nom de la table rase. C’est d’ailleurs ce retour aux sources oubliées du bonheur que propose opportunément Yves Roucaute[1], en exhumant les richesses des sagesses enfouies, qui partout dans le monde ont survécu aux croyances dévoyées des doctrinaires et des inquisiteurs.

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L’opinion française, abusée par cinquante ans de désinformations et de propagandes, est en attente de vérités sur les maux accumulés et sur leurs responsables. Le choix courageux de Gisèle Pelicot de tout montrer des viols qu’elle a subis sous somnifères a répondu à ce besoin de briser des silences. L’ « effet Pelicot » est amené à ébranler la politique et ses fausses pudeurs. C’est en tout cas ce ressort, celui de la révélation sans fard de faits indicibles, qui explique la dynamique de la révolution conservatrice qui a trouvé son aboutissement dans la réélection de Trump le 5 novembre.

La révolution conservatrice

Ce grand chamboulement est d’ailleurs déjà enclenché en France, même si les Français ne sont que 21% à avoir une bonne opinion de Trump. La chape de plomb du politiquement correct n’a pas réussi à étouffer les hommages post-mortem rendus au Jean-Marie Le Pen visionnaire. Jeudi, lors d’une cérémonie religieuse en l’église du Val de Grace, la présence alentour de forces de l’ordre armées de mitraillettes a rappelé la tension qu’a pu susciter cette figure politique adepte du parler vrai.

Désormais, cette approche fait le succès de Bruno Retailleau à l’Intérieur, ou de Philippe de Villiers sur CNews. Même François Bayrou a dû reconnaître, avec trente ans de retard il est vrai, que l’immigration était « une question de proportion ».

Dimanche, la libération de trois femmes israéliennes otages du Hamas, en échange de 90 prisonniers gazaouis détenus par Israël, est venue rappeler que le trumpisme n’était pas seulement une doctrine pragmatique mais aussi un rapport de force, peu convaincant en l’occurrence puisqu’il offre une victoire médiatique aux nazislamistes. Parions néanmoins que les idées fausses ne résisteront pas longtemps à la victoire culturelle de Trump.

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[1] Aujourd’hui le bonheur, Editions du Cerf



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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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