L’après-midi, France Inter a troqué l’humour politique pour du wokisme à la carte. La radio s’est récemment indignée d’un testing sur les femmes voilées.
Bien des auditeurs naïfs pensaient s’être débarrassés des humoristes « de gauche » après la polémique liée à la blague à connotation antisémite de Guillaume Meurice sur Nétanyahou. Mais ce que France Inter a perdu en gauchisme avec Charline Vanhoenacker, elle le compense en wokisme avec Matthieu Noël. Son émission préfère analyser les grands enjeux « sociétaux » du moment que se moquer du personnel politique. On y discute par exemple « mentrification » (avec Titiou Lecoq), « paracolonialisme » (avec Françoise Vergès), ou encore démocratie sur Twitch (avec Jean Massiet).
Le 10 décembre, pas question de trop rigoler pour Cyril Lacarrière, le rédac’ chef de l’émission qui choisit tous ces thèmes magiques susmentionnés, alors qu’il s’agit de s’indigner des résultats catastrophiques d’une opération de « testing » révélant les terribles discriminations à l’embauche dont pâtiraient nos amies les musulmanes. Deux CV similaires sont envoyés pour un contrat d’apprentissage, l’un avec une femme tête nue, l’autre voilée.
Résultat ? La candidate voilée a 80 % de chances en moins d’être convoquée et 25 % de chances en plus de recevoir un refus. Un écart « édifiant », selon le journaliste, qui s’empresse de préciser que le voile n’est interdit au travail que si un règlement intérieur l’exige. Depuis les drames de Charlie Hebdo et Samuel Paty, France Inter évite soigneusement les accusations d’islamophobie, mais persiste donc à flatter une fibre victimaire chez les musulmans en considérant implicitement le voile comme un simple signe religieux, au même titre qu’une main de Fatma. Les problématiques liées à son port en entreprise – relations avec les clients, tensions entre collègues probables liées à une idéologie religieuse radicale – ne sont d’ailleurs pas abordées.
Enfin, un détail-clé du testing est passé sous silence : les recruteurs discriminent davantage une femme au nom français voilée qu’une femme au nom maghrébin non voilée. Mais cela, France Inter n’a pas estimé nécessaire de le relever.