Le président Macron a présenté pour 2025 des vœux sans souffle ni âme. S’il est mauvais, c’est parce que les Français sont divisés, a-t-il tenté de nous expliquer. Avant de se consoler en se comparant au voisin allemand…
Exercice obligé de chaque 31 décembre, les vœux présidentiels sont une figure de style qui peut être périlleuse quand le tenant du titre est totalement démonétisé. Visiblement, pour la première fois de son existence cathodique, Emmanuel Macron l’a compris et a joué l’humilité. A tel point qu’il s’effaçait même du tableau. La séquence s’est en effet ouverte sur un montage vidéo de quelques minutes qui mettait en avant la réussite collective. Pas de « moi je », mais un « nous » qui n’est pas de majesté mais met en scène l’engagement d’une nation, le dépassement et l’accomplissement commun. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Au moment où la conscience de notre déclin devient impossible à nier, où le niveau scolaire s’effondre, où l’échec de la réindustrialisation est patent et où notre modèle social devient insoutenable sans que les pouvoirs publics réagissent pour sauver l’hôpital, l’Assurance maladie, voire contribuent à aggraver la situation de notre système de retraites, c’était à un cocorico en mode « impossible n’est pas français » qu’Emmanuel Macron nous a convié mardi soir.
Une tentative de prendre de la hauteur pas encore aboutie
Le problème c’est qu’en même temps que le montage vidéo se déroulait, on n’entendait que le sous-texte fort peu subtil des communicants : « faut la jouer collectif, coco ». Fini le temps de l’ego et de l’autojustification en mode passif-agressif qui gâche la plupart des prises de parole du locataire de l’Élysée, vraiment ? Mardi, la posture était claire : il s’agira désormais de se positionner au-dessus de la mêlée, rassembleur, présidentiel en quelque sorte… Un exercice tellement compliqué pour ce président que cela ne pouvait aboutir qu’à cet effacement en début de séquence :
