La France est responsable de sa perte d’influence au sein de l’Union européenne. Vu depuis Paris, Bruxelles n’est qu’un lot de consolation pour politiques en mal de circonscription et nos députés brillent par leur absentéisme. Quant à nos fonctionnaires qualifiés, ils sont négligés, et ne sont donc pas promus.
Le constat est sévère. Pays fondateur, la France a perdu au fil du temps en influence et en prestige dans une Europe qu’elle a pourtant façonnée au départ. Selon la méthode Jean Monnet, l’Union européenne est en effet dotée d’une administration puissante « à la française » que paradoxalement les Français négligent d’investir. La situation a été fort bien décrite dans des rapports parlementaires, notamment celui de Jacques Floch en 2004 et celui de Christophe Caresche et Pierre Lequiller en 2016.
Pourtant, tout n’est pas perdu. La crise politique, morale et économique que nous vivons est l’occasion d’un sursaut. Et ce d’autant plus qu’à la tête du gouvernement vient d’être désigné, en la personne de Michel Barnier, un politique qui a fait ses preuves comme commissaire, parlementaire européen et négociateur du Brexit, et qui est pleinement reconnu par ses pairs européens.
La première cause de la perte de crédibilité de la France réside en effet, comme le souligne le rapport Caresche/Lequiller, dans ses «mauvaises performances économiques et budgétaires». En 2005, l’Allemagne et la France présentaient de mauvais indicateurs. Jacques Chirac, président français et Gerhard Schröder, chancelier allemand, avaient demandé conjointement un assouplissement du pacte de stabilité qui impose
