Accueil Édition Abonné Hécatombe chez les corvidés royaux, boussoles de la monarchie

Hécatombe chez les corvidés royaux, boussoles de la monarchie


Hécatombe chez les corvidés royaux, boussoles de la monarchie
Le maitre des corbeaux à la Tour de Londres, 2021 © Kirsty Wigglesworth/AP/SIPA

Une superstition britannique veut que les corbeaux vivant en captivité dans la Tour de Londres soient supposés protéger la Couronne…


« Promis, Judith Godrèche, on te croa ! » DR.

L’annonce du décès d’un troisième corbeau nichant dans la mythique Tour de Londres aurait pu rester une brève parmi d’autres. Mais pour les tabloïds britanniques, il en va autrement : c’est un présage sinistre qui touche la monarchie de très près. Une légende tenace, vieille de deux siècles, affirme que « si les corbeaux de la Tour de Londres sont perdus ou s’envolent, la Couronne tombera et la Grande-Bretagne avec elle ». 

La disparition de Rex, corbeau baptisé en hommage à Charles III, n’est d’ailleurs pas un cas isolé. Depuis 2022, les corvidés succombent mystérieusement. Parmi eux, Merlina, surnommée la « Reine de la Tour », disparue sans laisser de traces peu de temps avant la mort d’Elizabeth II. Dans l’imaginaire collectif britannique, les corbeaux de la Tour ne sont donc pas de simples oiseaux. Ils sont les gardiens d’une monarchie qui oscille entre tradition et modernité. Depuis l’accession au trône de Charles III, le royaume semble marcher sur une corde raide et fragile. Réformes contestées, scandales royaux, fractures sociales… assez d’éléments pour que les plus pessimistes voient dans ces disparitions un sombre augure. 

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L’Historic Royal Palaces (HRP), qui veille sur cette célèbre prison abritant aujourd’hui les joyaux de la couronne, s’est efforcé de rassurer. Michael Chandler, le « Raven Master » en poste depuis deux ans, redouble d’efforts pour maintenir cet équilibre fragile. Nourris de mets macabres – poussins, rats, biscuits imbibés de sang – et soumis à des coupes précautionneuses de leurs plumes pour limiter leurs escapades, les corbeaux sont choyés comme des reliques vivantes et assurés de rester sur leur perchoir. 

Pourtant, silencieux mais omniprésents, ils semblent poser une question lancinante : et si, finalement, leur envol final et énigmatique signalait l’aube d’un bouleversement irréversible, un avertissement que devrait prendre très sérieusement les Windsor ? Honni soit qui mal y pense.




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Journaliste , conférencier et historien.

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