Un homme jugé pour avoir appelé à brûler vif le proviseur du lycée Ravel à Paris vient d’être condamné à un simple stage de citoyenneté !
En février 2024, le proviseur du lycée Maurice Ravel (Paris 20e) Philippe Le Guillou demande à une élève d’enlever son voile, c’est-à-dire de respecter la loi. Refus, altercation, elle rameute les frères, les cousins et l’islamosphère. Après avoir reçu des torrents de boue et de menaces, le proviseur finit par jeter l’éponge et part en retraite par anticipation.
Une justice pas exemplaire
Ibni-Akram A., 27 ans, frère d’une élève de Ravel, tweete alors : «Ma sœur m’a raconté, c’est une dinguerie faut le brûler vif ce chien». L’individu a été jugé le 2 octobre pour « provocation publique non suivie d’effet à commettre une atteinte volontaire à la vie ». Il écope de 600 euros d’amende et d’un stage de citoyenneté (le Parquet demandait un an de prison avec sursis). En prime, comme il travaille, il évite l’inscription au casier judiciaire !
L’avocat du proviseur dénonce un « jugement stupéfiant qui banalise les discours de haine contre les chefs d’établissement ». Du reste, le Parquet fait appel.
À noter que le 11 septembre, dans la même affaire, l’auteur d’un message similaire avait été condamné en appel à Caen à de simples travaux d’intérêt général. Voilà qui doit faire bien peur !
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Ce jugement intervient alors que huit prévenus comparaissent dans le même temps pour des agissements similaires, mais qui eux ont été suivis d’effet puisque Samuel Paty a été assassiné. Cette coïncidence n’a pas frappé les magistrats. Puisqu’aucun tueur n’a entendu l’appel de Monsieur A, ils n’ont pas voulu l’accabler. Pendant que l’exécutif et quasiment toute la classe politique proclament que plus jamais ça, que nous ne cèderons pas, que toucher à l’École c’est toucher à la République, blablabla, des juges se couchent.
Critiquer les décisions de justice, c’est populiste, non ?
Mais pourquoi les magistrats seraient-ils la seule corporation immunisée contre la critique ? Ils assignent Nicolas Bedos à résidence pendant six mois, mais donnent une tape sur les doigts à l’auteur de menaces de mort. On me dira qu’on ne peut pas condamner aussi lourdement des propos et des actes aussi dérisoires soient-ils. Sauf que des propos de ce genre ont déjà tué. Et puisque Monsieur A. a dit comprendre lors de l’audience la gravité de son acte, il aurait surement compris une peine plus lourde qui aurait servi d’exemple – et peut-être dissuadé les candidats au lynchage dans de prochaines affaires.
Il parait que nous sommes en guerre contre l’islamisme. Et pourtant, il ne cesse d’étendre son emprise mortifère sur la jeunesse musulmane. Dans cette guerre que nous ne menons pas ou si mollement, certains juges, loin de nous protéger, nous désarment. Les islamistes ont dû sabler le jus d’orange hier soir.
Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio
Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin