Nous recevrons demain l’équipe d’Israël au Stade de France. Un important dispositif de sécurité sera déployé. Nos voisins belges, eux, ont renoncé à organiser pareille rencontre sur leur sol.
Tandis que la France s’apprête à affronter Israël, ce jeudi au Stade de France, en espérant que l’on retienne uniquement le volet sportif de la confrontation, une rencontre récente entre la Belgique et Israël avait dû être délocalisée en… Hongrie.
Soumission
Dans le cadre de la Ligue des Nations, compétition par ailleurs hautement inutile et obéissant aux impératifs du foot business, la Belgique évoluait donc à domicile, le 6 septembre dernier, au Nagyerdei Stadion de Debrecen, à 200 kilomètres à l’est de Budapest. Les autorités belges s’étaient alors montrées incapables d’assurer la sécurité de la délégation israélienne. Comment s’en étonner dans un pays où un parti islamiste progresse (jusqu’à 10% des voix à Bruxelles), où les communistes entrent dans les majorités communales et où les manifestations de soutien à la Palestine sont le théâtre de slogans antisémites ?
Le délitement de la Belgique et de sa capitale, en même temps que sa soumission à l’islamisme, apparaissait au grand jour, mais ce qui aurait dû provoquer un scandale national fut effacé par l’indifférence générale, comme si le pays était déjà habitué à ne plus être chez lui sur son propre sol. Tel un symbole, la rencontre eut lieu dans la Hongrie de Viktor Orbán, honni par les responsables politiques qui ont permis l’islamisation de la capitale belge. Les événements donnent pourtant, chaque jour, raison au Premier ministre magyar et tort aux édiles bruxellois.
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Si les partis, organisations et autres groupuscules de gauche et de son extrême se sont réjouis, pour des raisons que l’on devine, de l’annulation du match en terres bruxelloises, la Belgique avait créé un dangereux précédent. Deux mois plus tard, un peu plus au nord, à Amsterdam, les supporters du Maccabi Tel-Aviv furent lynchés au cours d’une « chasse aux juifs » dont tout indique qu’elle fut préméditée. Il s’est pourtant trouvé des personnes pour « justifier », « remettre dans le contexte » voire « soutenir » les auteurs des ratonnades, comme si, finalement, les victimes l’avaient bien cherché. Nous ne sommes pas des habitués de la reductio ad hitlerum, mais l’air du temps rappelle de plus en plus l’air pestilentiel de l’Allemagne de la fin des années 1930.
Les Diables rouges et les Bleus ne prennent pas position
Le sport est désormais un contexte comme un autre pour s’attaquer aux juifs dans une haine que peine à camoufler la double pirouette verbale que sont l’antisionisme et l’appel à la paix – rhétorique utilisée par les supporters du néo-PSG, c’est-à-dire qatari, pour justifier leur tifo représentant un combattant palestinien et une carte du Proche-Orient sans Israël. En remontant dans le temps, on se souvient, de façon plus dramatique encore, que onze athlètes israéliens furent assassinés lors d’une prise d’otage en plein cours des Jeux olympiques de 1972 à Munich. On n’a pas le souvenir qu’un Diable rouge – surnom donné aux joueurs de l’équipe nationale belge de football – ait eu, il y a deux mois, un mot de solidarité pour ses confrères israéliens. À ce stade, aucun Français n’a exprimé de soutien envers ses homologues qui sont avant tout des sportifs et que l’on devine perturbés par le contexte. Mais les Bleus d’ordinaire fort diserts avaient probablement mieux à faire: trouver une tenue excentrique pour leur arrivée au centre d’entraînement de Clairefontaine.
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