La météo est détraquée, ma bonne dame ! Quant aux Américains, ils ont une nouvelle fois mal voté, ces déplorables.
À l’évidence, depuis quelque temps, le monde va mal. Notre planète ne tourne pas rond. Elle est la proie de catastrophes qu’on aurait du mal à qualifier de « naturelles ». De toutes parts, sévissent des inondations inédites. Elles n’épargnent pas l’Europe, comme en témoignent récemment le sud-est de notre pays ou la région de Valence, en Espagne. Plus étrange et inattendu, le Sahara, en passe de devenir une mare aux canards.
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S’il s’agissait de la seule planète… Ceux qui la peuplent sont, eux aussi, en cause. La récente élection de Donald Trump à la présidence indique sans équivoque que, tant aux États-Unis que chez nous, les commentateurs avaient été pris dans un tsunami. Le premier moment de sidération passé, qu’ils relèvent de la presse écrite, parlée ou télévisée, les torrents de larmes alternèrent avec des flots de commentaires fielleux. Le diable était ressorti de sa boîte. Les prédictions les plus pessimistes alimentèrent les débatteurs sentencieux, entraînés dans une déferlante de surenchère. Médisances et calomnies. Visiblement, une douche froide mal acceptée.
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Qu’on me comprenne bien : ma réaction n’est nullement destinée à présenter une défense et illustration de Donald Trump. Encore moins de faire l’apologie de sa politique. Je laisse ce soin aux spécialistes, ce que je ne suis pas. En revanche, je reconnais que le personnage lui-même, sa suffisance, sa jactance arrogante et, pour tout dire, sa vulgarité, n’ont jamais suscité chez moi un enthousiasme excessif. Mais tout de même ! Entendre à longueur d’émissions, comme ce fut le cas ces jours derniers, un éreintement systématique de la bouche même de ceux qui n’ont pas une parole pour le comportement clownesque de certains de nos députés insoumis, qui soutiennent leurs manquements à la loi, tout cela serait risible si l’on n’y voyait la preuve flagrante que nous sommes en train d’être submergés. Et de perdre la boule.
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