Héroïne du mouvement Femme Vie Liberté, l’étudiante Ahou Daryaei a été arrêtée samedi à Téhéran par les autorités iraniennes. Il est plus que temps que l’Occident cesse d’être complaisant avec le régime des mollahs. Et avec les apôtres du voilement.
Ahou Daryaei, 30 ans, est doctorante en littérature française à la prestigieuse université Azad de Téhéran. Depuis quelque temps, elle était harcelée par la milice Bassidj, la police des mœurs, pour ne pas avoir bien porté son hijab. En signe de protestation, la jeune femme s’est dévêtue devant le campus et a marché dans la rue en sous-vêtements en criant : « Ceci est mon corps. Mon corps m’appartient.» Un vidéaste a capturé la scène.
Les images ont d’abord été postées par le site étudiant iranien Amir Kabir, puis partagées par le site juridique Dadban, mais aussi le groupe de défense des droits humains Hengaw, sans oublier le site d’information Iran Wire et Amnesty Iran. Elles ont vite fait le tour du monde.
Arrêtée, battue, violentée, voire droguée, Ahou Daryaei aurait aussi, selon Amnesty Iran, subi des violences sexuelles lors de son arrestation. « Les allégations de coups et de violence sexuelle à son encontre pendant son arrestation doivent faire l’objet d’une enquête indépendante et impartiale», a toutefois nuancé la branche iranienne d’Amnesty international.
De son côté, l’agence iranienne Fars a publié une photo floutée de l’étudiante. Selon cette agence semi-officielle du régime des Mollahs, la jeune femme portait des vêtements «inappropriés» et s’est «dévêtue» après avoir été mise en garde par les agents de sécurité. Pour rappel, les lois iniques de la République islamique d’Iran imposent un code vestimentaire très strict aux femmes, qui ont l’obligation de porter le foulard et des vêtements amples dissimulant leurs formes sous peine de poursuites et d’arrestations.
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Le geste d’Ahou Daryaei témoigne de la résistance de femmes, libres, belles, vivantes, chaque jour partout où l’islam veut dicter sa loi contre les femmes. Depuis le décès de la jeune Kurde Mahsa Amini en septembre 2022, arrêtée pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire, et morte lors de sa détention, des femmes iraniennes se révoltent chaque jour contre cet apartheid.
Le mouvement Femme Vie Liberté, massivement réprimé par les autorités iraniennes, a fait au moins 551 morts et des milliers de personnes arrêtées. Mais l’Occident regarde ailleurs. Pire, il se fait complice de ce régime tyrannique, en lui reconnaissant le droit de siéger dans divers représentations internationales.
L’ONU se compromet elle aussi en laissant les régimes islamistes et l’idéologie frériste s’immiscer dans ses agences spécialisées. En novembre 2023, c’est l’ambassadeur iranien Ali Bahreini qui était nommé à la tête du forum social du Conseil des droits de l’homme (HCDH) organisé à Genève.
Et que dire de l’Union européenne ? En 2021, on se souvient de la campagne cofinancée par Bruxelles promouvant le hijab comme un « un choix » et « un droit humain ». « À quel point le monde serait ennuyeux si tout le monde se ressemblait ?», pouvait-on lire sur un visuel célébrant « la beauté dans la diversité » et « la liberté dans le voile islamique ». « Mon voile mon choix », mettait en avant une autre affiche.
Mais la réalité, c’est que le voile emprisonne, tue, réduit au silence des millions de femmes, en Iran, en Afghanistan, et partout où l’islam politique et conquérant veut s’imposer au détriment de la liberté et de la dignité des femmes. Le voile est le signe non de l’impudeur des femmes mais de la lubricité des hommes. Que tous ces hommes, pervers, hypocrites, bestiaux se cloîtrent eux-mêmes s’ils ne peuvent «s’empêcher» et qu’ils laissent les femmes vivre libres et en paix !
L’impudeur est dans le regard et les pensées de ces hommes frustrés, rustres, ignares. Il est temps que les organisations internationales censées défendre la liberté et la dignité s’élèvent contre ces pratiques tyranniques. Mais l’Occident est englué dans son irénisme droitdelhommiste et son affairisme cupide.
Vladimir Poutine ne vaut pas mieux. Le 20 août dernier, celui-là même qui entendait en 1994 « buter les terroristes jusque dans les chiottes », a embrassé un Coran dans la mosquée d’Abu Isa à Grozny, capitale de la Tchétchénie. Faut-il y voir une allégeance à l’internationale islamiste via le soutien au régime de Ramzan Kadyrov, foyer de criminels djihadistes ? Le temps du dévoilement arrive.