Les relations franco-algériennes n’en finissent pas de ressembler à un concours de mauvaise foi, de mauvaise conscience et de mauvaise grâce. Plus de soixante ans après l’indépendance, il est temps qu’Alger et Paris fassent enfin (et vraiment) la paix.
Les nations ne peuvent pas s’allonger sur un divan. Et c’est fâcheux car les névroses collectives existent. Entre les pays aussi, il y a des histoires qui finissent mal, des guerres qu’on n’arrive pas à terminer, des fantômes qui rôdent. Beaucoup d’Algériens diront qu’entre la France et l’Algérie, ça avait mal commencé. C’est aussi ce que devaient penser, sur la rive nord de la Méditerranée, les victimes des razzias barbaresques. Mais on n’est pas là pour se jeter des crimes à la figure. Maintenant que chacun est chez soi, vivons en paix ! Problème : si le divorce a été signé en bonne et due forme il y a plus de soixante ans, nous avons raté la séparation de corps et d’esprit. D’où la succession de chamailleries, récriminations et portes qui claquent. « Notre relation avec l’Algérie est surdéterminée par des considérations psychiatriques », remarque un diplomate. Pour la France, l’Algérie est quasiment une question intérieure et vice-versa. Il est temps que notre ancienne colonie devienne indépendante. Pour elle comme pour nous.
Relation à tendance sado-maso
Cependant, dans la relation imaginaire qui a supplanté ou revisité la vérité historique, nous sommes loin d’être à égalité. Il y a un coupable et une victime. Pour les dirigeants algériens, la France est responsable de tout ce qui
