Les musiciens de l’Orchestre symphonique de Dresde ont été dirigés par trois bras de robot. Une première mondiale diversement appréciée.
Véritable réalité postmoderne, ou gadget futile pour faire le buzz ? Pour fêter son 25ème anniversaire, l’Orchestre Symphonique de Dresde (à na pas confondre avec la mythique Staatskapelle de la même ville, vénérable institution fondée au XVIème siècle) a confié la direction du concert à… un robot. Et pas n’importe lequel : un étonnant appareil très large, à trois bras ressemblant à des sabres laser, chacun dirigeant un petit groupe séparé de l’orchestre.
Argument des expérimentateurs : la pièce, composée spécialement pour l’occasion, n’est « pas dirigeable par un humain ». Si l’œuvre en question, de l’Allemand Andreas Gundlach, n’est pas inintéressante en soi, le procédé laisse néanmoins dubitatif – et nous replonge tout droit dans l’éternel sujet « l’homme contre la machine ». Sauf qu’il s’agit ici d’un domaine artistique dont on peut raisonnablement douter qu’il puisse être abordé de cette manière.
Mais, selon le compositeur, l’idée du robot a été inspirée par des scientifiques de l’Université technique de Dresde (pôle d’excellence CeTI – Centre for Tactile Internet with Human-in-the-Loop) qui développent des « cobots », c’est-à-dire « des robots collaboratifs qui ne sont pas destinés à remplacer les êtres humains, mais à travailler avec eux ». Assistance et non remplacement, donc. Dont acte. Qu’il soit toutefois permis à votre serviteur de préférer un Herbert Blomstedt, un Valery Gergiev ou encore un Christian Thielemann « non assisté », pour la beauté de l’art. Réflexe réactionnaire, quand tu nous tiens !