Une exposition sans prétentions spectaculaires nous apprend que nous devons beaucoup à l’école du Moyen Âge : l’intérêt porté à l’enfant, l’explication de texte, l’apprentissage du par cœur… Autant de méthodes qui ont permis la transmission du savoir des siècles durant. Alors que le Moyen Âge est, chez les Béotiens, synonyme d’obscurantisme, peut-être a-t-il quelque chose à nous apprendre.
La vidéo d’une petite fille de 3 ans frappée et humiliée en classe par sa maîtresse le mois dernier a donné à voir une version assez originale du fameux « Choc des savoirs » annoncé en grande pompe en octobre 2023 par le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, pour « élever le niveau de notre école ». Le choc, pour cette fillette, n’a visiblement pas été celui des savoirs. Quant à l’école, TikTokisée en cette brève séquence devenue follement médiatique – à l’inverse des courtes vidéos tout aussi édifiantes réalisées en plein cours par bon nombre de collégiens dans le dos de leurs professeurs, mais que l’on ne voit pas tourner en boucle sur les chaînes d’information –, elle a déserté le terrain pourtant fécond du baratin politico-administratif pour rejoindre celui, non moins fertile, du bla-bla émotionnel.
Le vocabulaire mi-martial (« la bataille des savoirs commence par l’exigence »), mi-tragique (« lutter contre les inégalités de destin ») et globalement incompréhensible (« les compétences psychosociales ») du « Choc des savoirs » s’est heurté à la torgnole d’une institutrice de l’Éducation nationale apparemment assez peu au point sur ses propres compétences psychosociales. Torgnole qui a indigné – à raison – la terre entière. On se serait toutefois passé du ton véhément de ces figures d’habitude si promptes à pontifier sur la femme-en-rupture-de-ban-avec-le-dictat-de-la-maternité mais qui, vu les circonstances, nous ont asséné du « moi qui suis maman de trois enfants » à longueur de plateaux de télévision.
Soyons clairs : dans un pays qui a décidé d’envoyer sa progéniture à l’école dès l’âge de 3 ans, la maternelle
