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Nicolas Bedos, le beau bouc émissaire

L'acteur condamné pour un bisou forcé et des attouchements en boite de nuit


Nicolas Bedos, le beau bouc émissaire
Nicolas Bedos arrive au tribunal de Paris avec sa compagne Pauline, 26 septembre 2024 © CYRIL PECQUENARD/SIPA

L’acteur a été condamné hier à six mois sous bracelet électronique pour agressions sexuelles. Une sanction étonnamment lourde qui interroge, contre laquelle le comédien a fait appel.


Un beau gosse hâbleur, un fils de, un bobo, une tête à claques… tous ses détracteurs se réjouiront de la condamnation en première instance du réalisateur, acteur et humoriste Nicolas Bedos, condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, pour des agressions sexuelles.

Mais qu’est-ce qu’une agression sexuelle ? Une tentative de viol ? Détrousser violemment les vêtements de sa victime ? Forcer une personne à accomplir des gestes sexuels sous la contrainte ? Alors, dans ce cas, ce n’est pas cher payé.

En l’occurrence, Nicolas Bedos est accusé par une de ses plaignantes de s’être dirigé vers elle tête baissée, avant de tendre la main au niveau de ses parties génitales, lors d’une soirée en boîte de nuit ; et la seconde femme, serveuse, accusait l’artiste de l’avoir attrapée par la taille et de l’avoir embrassée dans le cou.  Certes, ce n’est pas une façon très élégante de se tenir et une femme choquée par ce comportement est en droit de gifler l’importun. Mais, un baiser volé dans le cou justifie-t-il une plainte ?

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N’oublions pas que les faits se sont produits dans une boîte de nuit branchée de la capitale où hommes et femmes passent leur temps à danser de façon lascive, plus ou moins rapprochée, avec consentement réitéré selon les ondulations corporelles d’une chorégraphie improvisée. Que les hommes qui n’ont jamais essayé d’embrasser une fille à vingt ans, jettent la première pierre à Nicolas Bedos ! Ce qui est gênant dans cette lourde condamnation, c’est la criminalisation d’attitudes qui n’ont causé aucune blessure physique ni dégât matériel. J’entends les saintes-nitouches et les pharisiens hurler qu’il y a sûrement des séquelles psychologiques. Et se prendre une veste, ça ne laisse pas de séquelles psychologiques ? Toute la vie n’est que séquelles psychologiques ! Mes congénères masculins devraient se rassurer : même Nicolas Bedos peut se prendre un râteau ! Ce qui est gênant dans cette condamnation, c’est le manque de proportionnalité pénale entre le geste déplacé et la véritable agression violente. Ce manque de nuance relativise les délits. Il y a une hiérarchie dans la gravité des faits comme il y a une hiérarchie pénale. Nicolas Bedos paye-t-il sa notoriété ? Est-il la victime expiatoire des chiennes de garde et du mouvement « Balance ton porc » ? La sanction est lourde, étonnamment lourde. Ce genre de chose relève de la bienséance et ne devrait pas encombrer les tribunaux.

Aucune sanction ne doit être prise pour l’exemple, car finalement, l’exemple n’est souvent que le cache-sexe du bouc émissaire, et en matière de justice, faire un exemple est une injustice. Cette justice-là ne sort pas grandie.




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écrivain et chroniqueur. Dernière publication : "Au bal des facétieux" (Une autre voix, 2024)

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