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Du côté des toubabs

La revue "Eléments" propose une "enquête interdite" sur le racisme antiblanc dans son dernier numéro


Du côté des toubabs
Deux personnes prennent la pose entre deux feux à Bordeaux, émeutes après la mort de Nahel, 29 juin 2023 © Stephane Duprat/SIPA

Notre chroniqueur parle décidément une étrange langue — à moins qu’elle ne soit la langue de ces banlieues qu’il aime dénigrer, pour y avoir enseigné si longtemps — un sentiment que bien sûr personne ne partage à Causeur.


Loin de se limiter à la propagation du mysticisme païen et à la diffusion des éditoriaux de notre ami Alain de Benoist, la revue Eléments publie des enquêtes de fond. Par exemple ce mois-ci sur « le racisme antiblanc à l’école », « vérité interdite », s’il faut en croire François Bousquet qui a fouillé au corps ce non-dit de l’antiracisme.

« C’est un racisme qui n’existe pas, une légende urbaine colportée par l’extrême-droite et les suprémacistes blancs » — et pourtant, « s’il y a aujourd’hui un racisme aussi systémique que systématiquement nié, c’est celui-là ».

Tout part de la définition courante de la « race ». Voir l’usage extensif de la notion de « racisé », telle qu’on la trouve dans les organisations qui font de l’antiracisme leur fonds de commerce. Le racisé est celui qui porte sur sa peau la preuve d’une autre origine que la blanchitude — qui n’est pas une race, elle, plutôt le degré zéro à partir duquel les vrais êtres humains se catégorisent. Bronzé, très bronzé, noir. On croirait une réclame pour crème solaire.

Apartheid 2.0

De fait, nos croisés de l’antiracisme ont repris les critères de l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, qui définissait une catégorie supérieure — les Blancs —, une catégorie intermédiaire, les métis, et un conglomérat de races noires inférieures, mêlant indistinctement des ethnies qui se détestaient franchement, et non admises à voter ni, a fortiori, à avoir des représentants au Parlement. On prend les mêmes, et on inverse : le Blanc est désormais tout en bas de l’échelle. L’antiracisme est parfois devenu un racisme à l’envers.

Nous retrouvons là la caractéristique centrale de notre monde orwellien, tel que j’ai eu maintes occasions de le décrire. L’ignorance, c’est la force, les professeurs non régénérés par le pédagogisme font encore l’apologie des « white dead males », comme on dit chez nos maîtres anglo-saxons, et seuls les hommes blancs doivent aspirer à se déconstruire, étant entendu que par destination sociale ils sont appelés à violer les femmes et à agresser les vieilles, ce qui n’arrive jamais aux racisés de toutes les couleurs.

Toutes ? N’exagérons pas. Les Asiatiques penchent du côté des Blancs, c’est bien connu, d’ailleurs eux aussi cultivent l’excellence scolaire, un piège blanc auquel nos racisés de frais ne se laissent pas prendre, ou rarement. Tout comme les Arabes, Palestiniens, Algériens ou autres, refusent de se laisser séduire par les sirènes du comité Nobel, une institution manifestement enjuivée puisqu’elle couronne un nombre infini d’enfants d’Abraham, en ignorant délibérément les enfants d’Ibrahim.

(« Mais ce sont les mêmes ! Tous sémites ! » « Eh bien, c’est la preuve qu’on ne naît pas crétin : on le devient ! » — comme aurait dit Simone de Beauvoir, féministe suspecte qui fréquentait des intellectuels blancs).

Syndrome de Stockholm

Le long article, très fouillé, de François Bousquet analyse en profondeur la façon dont, dans des écoles, collèges ou lycées où ils sont minoritaires, les jeunes Blancs sont sommés par leurs condisciples « racisés » de s’humilier, sous peine de passer pour racistes et islamophobes. De faire le ramadan même s’ils sont chrétiens. D’agiter des drapeaux palestiniens même s’ils sont juifs. De s’habiller comme la racaille dominante, dans un processus que Bousquet assimile avec justesse à un véritable syndrome de Stockholm.

Ce sont les mêmes que vous trouvez à Sciences-Po, stigmatisant les étudiants juifs et soupçonnant de sionisme rampant tous ceux qui qualifient les événements du 7 octobre 2023 de génocide, LFI de rassemblement pro-islamiste, et la mort des leaders meurtriers du Hamas — sur lui reconnaissance et bénédiction — de grande nouvelle, de nature à bien commencer l’année juive qui justement débute…

(Au passage, je suggère à Jean-Luc Mélenchon et à ses sbires de prendre un abonnement chez Interflora : au rythme auquel leurs amis se font éparpiller façon puzzle à Gaza ou au sud Liban, il sera plus économique de mensualiser ses envois de couronnes mortuaires).

Le Blanc est celui qui s’habille différemment, qui a de bons résultats scolaires (avez-vous réfléchi à ce que signifiait l’usage péjoratif en classe du mot « intellectuel ?), qui ne prie pas le même dieu. La Blanche est cette chair offerte aux frustrations des racisés auxquels on interdit de toucher leurs coreligionnaires hors mariage — allez voir sur le site porno blacksonblondes la façon dont ces charmants garçons traitent les jeunes « Gauloises ». Elle a d’ailleurs peu à peu intégré l’idée qu’elle doit s’offrir pour racheter les fautes de ses ancêtres esclavagistes — étant entendu que jamais Arabes ni Africains n’ont mis qui que ce soit en esclavage : ils ne risquent pas de le savoir, les enseignants hésitant fort à exposer des faits, et préférant propager des légendes.

Le comble, c’est que l’adolescent blanc est dominé dans les faits, quand il n’est pas tout simplement éliminé, alors qu’il est traité comme dominant dans les représentations médiatiques, souligne justement Bousquet. Inversion orwellienne, vous dis-je. Si je n’avais pas renoncé à écrire des essais, cela ferait un vrai sujet de livre : le monde occidental fonctionne désormais sur une boussole qui indique le sud.

À noter que les bobos — enseignants ou journalistes au premier chef — plaident pour une vraie mixité sociale à l’école, mais se gardent bien d’inscrire leurs enfants dans les établissements ghettoïsés et racisés auxquels la carte scolaire semblait les condamner. « Tu comprends, moi, c’est pas pareil », clament-ils. Libé en avait fait jadis le constat affligé. Le « Fais ce que je te dis » n’est pas à usage interne. Comme dit Bousquet, « le choix de l’établissement scolaire est un révélateur chimique des stratégies sociales. »

Il faudrait avoir le courage — mais j’ai expliqué dans mon dernier livre, l’Ecole sous emprise, que c’est ce qui manque le plus, avec la connaissance, aux enseignants d’aujourd’hui — de dire la vérité, sur l’esclavage, sur le racisme, sur Israël, et sur les manipulations auxquelles se livre la confrérie des Frères musulmans (à propos, où en est l’enquête diligentée par Darmanin pour établir la dangerosité de ces fondamentalistes exclus de la plupart des pays… musulmans ?). Mais cela suppose de sortir par le haut de ce monde orwellien, au lieu de s’humilier à baiser les pieds des racailles.

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Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.

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