Regarder un tableau, affirme notre chroniqueur, ne consiste pas à se contenter d’observer sa surface : il faut s’immerger dans la profondeur de ce qui paraissait une œuvre en deux dimensions, et qui en a bien d’autres — comme un livre.
Allons, ne boudons pas notre plaisir : j’ai lu le meilleur livre de cette rentrée d’automne 2024, et il s’intitule Le Syndrome de l’Orangerie, de Grégoire Bouillier.
Que ce soit seul, un jour de pluie, ou pour accompagner votre cousine de province, avide de découvrir en deux jours toutes les curiosités de la capitale, vous êtes peut-être entrés, déjà, dans le Pavillon de l’Orangerie, tout au bout des Tuileries, côté Seine.
Dans le sous-sol ont été mis en place les panneaux des Nymphéas, peints tout spécialement pour ce lieu en 1914-1918 (oui, la date n’est pas un hasard !) par Claude Monet, et offertes par le peintre à l’Etat français. Avec le soutien sans faille de Georges Clemenceau, ami fidèle de l’artiste.
Le double de Bouillier donc s’y retrouve un beau jour, et il est saisi, devant ces immenses toiles, d’un malaise profond :
