Lycée Gerson : Circulez, il n’y a rien à voir


On avait suivi avec effarement, au mois d’avril dernier, l’histoire du lycée Gerson soupçonné d’intégrisme, puis d’Opus déisme, après l’intervention de l’association Alliance Vita dans une classe de terminale. Une hystérie collective attisée, entre autres, par Madame le maire de Paris, qui aboutit à un déballage d’arguments ubuesques mettant en cause la pratique du catéchisme dans cet établissement catholique ou encore, contre toute logique, le prix de la cantine…

Devant les proportions délirantes de l’affaire, le ministère de l’Education nationale avait diligenté une enquête afin de déterminer si « le lycée portait ou non atteinte à la liberté de conscience des élèves ». En tant qu’établissement privé sous contrat d’association avec l’Etat, Gerson touche des subsides publics sous plusieurs formes : d’une part, l’Etat prend en charge la rémunération de ses enseignants, d’autre part les collectivités territoriales sont tenues de participer à ses dépenses de fonctionnement dans les mêmes conditions que celles appliquées  aux établissements publics. Enfin les collectivités peuvent participer au financement des dépenses d’investissement, dans la limite de 10 % de ces dépenses et sous certaines conditions.

Vérifier si Gerson est bien en conformité avec le contrat qui le lie à l’Etat et ainsi, fondé à percevoir ces différentes subventions, est une démarche qui ne peut souffrir aucune critique -un peu comme vérifier si les membres du gouvernement sont d’honnêtes gens !-

Or, sans attendre le résultat de l’enquête, sur proposition d’une élue du front de gauche, le conseil régional d’Île-de-France a décidé, dès le mois de juin et de façon discrétionnaire, de ne pas honorer la subvention du troisième trimestre 2014 allouée au lycée.

Mais voici que les conclusions de l’enquête menée par la rue de Grenelle, que l’on ne soupçonne pas  d’être suppôt de l’Eglise, révèlent qu’ « aucune atteinte à la liberté de conscience des élèves ne peut être constatée au lycée Gerson, pas plus que dans le reste de l’établissement». En conséquence, dans un courrier du 20 août, le cabinet de Benoît Hamon demande à Henriette Zoughebi, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, de rétablir le versement de la subvention à Gerson.

Circulez, il n’y a plus rien à voir…

Pas si sûr ! Cet épilogue n’est pas du goût de tout le monde, comme en témoigne un article de Libération du 4 septembre subtilement intitulé : « Gerson, le lycée catholique ultra devenu intouchable ». Ce papier au vitriol dénonce la mollesse du Ministère de l’Education Nationale vis-à-vis de ce lycée « ultra ». On y déplore notamment que les responsables du lycée se soient immédiatement positionnés comme victimes de la cathophobie ambiante après les accusations d’intégrisme, s’attirant ainsi la sympathie et la solidarité des parents. L’article sous-entend qui si la polémique n’avait pas enflé ainsi, les « vrais » problèmes de dérives auraient été soulevés…

À qui la faute ?



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