À en croire médias et réseaux sociaux, les Américains sont au bord de la guerre civile. Des sujets de société tels que l’avortement et le port d’armes séparent les démocrates des républicains. Cependant, derrière les effets de manche et les concours d’invectives, leurs états-majors ont compris que les électeurs aspirent à un certain centrisme.
Si on se fie aux discours publics du personnel politique américain, la détestation entre le Parti républicain et le Parti démocrate est à son comble aux États-Unis.
Le Parti républicain, qui sert depuis plusieurs générations de maison commune aux conservateurs, s’est éloigné de sa tradition calme et pondérée, pour se transformer en cohorte de soutien au mouvement MAGA (« Make America Great Again »), conformément au slogan proposé par le génie du marketing Donald Trump. De sorte que la majorité des responsables républicains d’aujourd’hui se proclament anti-inclusifs, anti-clandestins, anti-avortement, anti-confinement, pro-armes à feu (« pro-gun »), parfois pro-Poutine et toujours pro-Israël.
Le Parti démocrate, quant à lui, patrie présumée des ouvriers, des minorités pauvres et des élites libérales, est obsédé par l’inclusion raciale et sexuelle, prône la régularisation des sans-papiers et veut bien sûr autoriser l’IVG à l’échelle fédérale. Les dirigeants démocrates sont généralement pro-Ukraine, parfois pro-Gaza et souvent excédés par Israël. Tous sont favorables à la réglementation des armes à feu.
Le temps est révolu où les deux appareils se contentaient d’éprouver l’un envers l’autre un sentiment de supériorité bonhomme, comme dans le cadre d’un championnat sportif. L’heure est aujourd’hui à la haine réciproque.
La promotion des politiques dites de « Diversity Equity Inclusion » en question dans les deux camps
Cependant, cette haine commence à paraître artificiellement exagérée. Derrière la surenchère des propos d’estrade et des posts sur les réseaux sociaux, les électorats sont en train de se ramollir discrètement. Certes, la « base » de Trump ne démobilise pas, menée par la quinzaine de députés presque plus trumpiens que Trump lui-même, j’ai nommé le « Freedom Caucus », dont les vingt membres n’ont pas suscité de nouveaux ralliements. Quant aux démocrates, ils étaient, il est vrai encore récemment, en proie au gauchisme le plus caricatural. Mais
