Le rugby est-il en train de perdre son âme ?
Le Top 14 reprend ses droits ce week-end avec, déjà, d’alléchantes affiches : tout commencera par une Peña Baiona au stade Jean Dauger où les locaux de l’Aviron bayonnais affronteront les Catalans de Perpignan, avant de se poursuivre avec la rencontre des outsiders entre La Rochelle et Toulon et de se terminer avec l’opposition entre les nouveaux venus de Vannes et le favori toulousain. La compétition domestique de rugby est un de ces rares plaisirs où les rivalités picrocholines, les mêlées viriles et les troisièmes mi-temps arrosées sont encore admises. Après la professionnalisation édictée en 1995, le rugby semble pourtant aujourd’hui à un nouveau tournant, entre devoir de modernisation et risque de s’y perdre.
Bien sûr, nous ne devrions jamais comparer deux sports, tant chacun de ceux-ci possède ses lettres de noblesse, son histoire, ses drames et ses champions, mais la tentation est grande d’opposer les ballons rond et ovale. Et, en matière de football, les derniers mois furent féconds de ce que la post-modernité produit de plus vil : saga autour du transfert de Mbappé, profusion de rencontres jusqu’à l’indigestion et à des horaires improbables, multipropriétés, stades hypermodernes
