Un réquisitoire sans concession de Didier Desrimais contre des élites et la presse de gauche, qui ont regretté la récupération politique du discours de la veuve du gendarme tué à Mougins après un refus d’obtempérer. Pour L’Humanité, il ne s’agissait que d’un accident du travail, rien de plus. D’autres éditorialistes regrettent qu’on ne parle plus du réchauffement climatique…
Après la mort de Nahel Merzouk, le journal Libération consacra de nombreuses unes et plus de vingt articles et dossiers au « petit ange parti trop tôt », pour parler comme Killian Mbappé qui n’eut en revanche aucun mot de compassion pour les véritables anges Lola et Thomas. La police y fut quasi systématiquement conspuée. Thomas Legrand évoqua les « syndicats de policiers radicalisés » plutôt que les dangers encourus par les policiers et les gendarmes lors de contrôles routiers de plus en plus risqués : 25 000 refus d’obtempérer, dont 5000 qualifiés de dangereux, sont répertoriés chaque année. Il analysa les émeutes qui suivirent et mirent le pays à feu et à sang en reprenant le discours victimaire de l’extrême gauche dénonçant la « discrimination persistante » et la « situation sociale des cités ». Après le meurtre de l’adjudant de gendarmerie Éric Comyn, victime d’un énième refus d’obtempérer, Libération s’est contenté de délayer la dépêche de l’AFP. Le quotidien n’a pas cru bon non plus de s’attarder sur le discours fracassant d’Harmonie Comyn, veuve du gendarme, et a résumé l’information en quelques mots. Le lendemain, Thomas Legrand a écrit un édito sur… les « climatodénialistes », ces vilains pas beaux qui ne gobent pas les conclusions du GIEC. Usant de la novlangue écolo, il s’est désolé de « la destruction massive par le feu de puits de carbone forestiers » aux États-Unis. Nous sommes ici dans le domaine de la bêtise banale et panurgique des nouveaux croyants en le dogme climatique. Abordons maintenant celui de la bêtise idéologique et écœurante, lisible un paragraphe plus loin : « Alors que chaque fait divers dramatique, comme la mort d’un policier lors d’un refus d’obtempérer, provoque une semaine de débats politiques, les événements climatiques semblent, eux, avoir cessé de susciter des interrogations sur notre modèle de croissance et nos modes de vie », écrit le Grand Ordonnateur des sujets qui comptent – les salamalecs de l’écologisme, par exemple – et des sujets qu’on doit relativiser, voire oublier – le meurtre d’un policier ou d’un gendarme, par exemple. Précision : Thomas Legrand a écrit ça deux jours après le meurtre d’Éric Comyn, dans un journal qui n’en a quasiment pas parlé, comme Le Monde et Le Nouvel Obs d’ailleurs, qui se sont contentés eux aussi du service minimum, à savoir, grosso modo, les dépêches AFP. Quant à La Croix… à ma connaissance, pas un seul mot n’a été écrit à propos
