Jusqu’à aujourd’hui, les résidents de « Big Apple » étaient autorisés à laisser leurs sacs de détritus dans la rue, ce qui favorisait la prolifération des surmulots.
Christophe Colomb avait découvert l’Amérique. Aujourd’hui, le maire de New York découvre les poubelles. Lors d’une conférence de presse donnée le 8 juillet 2024 et largement relayée sur la toile, Éric Adams a annoncé pour Big Apple « la révolution des déchets. »
Avancée révolutionnaire : désormais, pour lutter contre les déchets, la solution avant-gardiste prônée par la mairie serait d’avoir… des poubelles!
A lire aussi: Corées: la guerre des ordures
Sur les notes d’Empire State Of Mind, M. Adams s’est avancé vers un parterre de journalistes, polo blanc ajusté soulignant une musculature avantageuse et lunettes de soleil d’aviateur crânement portées. Il poussait une poubelle, noire. Fou rire sur la toile : « La ville de New York vit dans le futur !!! », « Le maire Adams a introduit une nouvelle technologie radicale appelée poubelle que les immeubles devront utiliser. NYC progresse. » (X)
On s’amuse, mais la démarche est louable ; l’intention, excellente. Si on vous dit NYC, vous pensez Times Square, Brooklyn Bridge ou Broadway, jamais poubelles ni rats. Vous avez tort ! 8,3 millions de New-Yorkais produisent plus de 6 millions de tonnes de déchets par an qui finissent dans des sacs-poubelles entreposés dans la rue avant leur ramassage. Les créateurs du « Commissioner’s plan of 1811 » (schéma quadrillé de Manhattan) n’ont en effet pas imaginé les ruelles et contre-allées qui auraient permis d’entreposer bennes à ordures et poubelles communes ; les bâtiments originels ont été pensés sans local à poubelles. On s’en est toujours accommodé, mais la population croît et avec elle ses déchets qui attirent une population de surmulots de compétition.
À lire aussi: Aux Etats-Unis, les amis d’Israël rassurés par les derniers propos de Kamala Harris
Le problème est devenu incontournable ; le maire l’a compris, il faut frapper un grand coup ; prendre des mesures drastiques. Dès le 12 novembre, les immeubles comptant un à neuf appartements devront s’équiper de la poubelle officielle qui accueillera leurs déchets. L’édile ne « laissera rien passer » et les amendes vont tomber comme à Gravelotte. Il convient aussi d’encourager le tri sélectif, les New-yorkais sont donc invités à se procurer des poubelles de couleurs pour réceptionner métal, verre et plastique. À New York, la révolution est en marche !
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !