La marque à la pomme a-t-elle la pêche?


La marque à la pomme a-t-elle la pêche?

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Mac OSX 10.10 autrement appelé Yosemite, tout d’abord. Ce système d’exploitation est une livraison présentée comme majeure par Apple. Le design en est certes soigné : un peu plus de transparences, moins de skeumorphisme, plus d’aplats, couleurs plus gaies. OK. Mais ce n’est pas une révolution. Du côté des fonctionnalités pas grand chose, hormis une meilleure intégration du tiercé Mac-iPad-iPhone. Il est désormais possible de décrocher un appel iPhone depuis son mac, ou de commencer à rédiger un mail sur iPhone et de le terminer sur iPad… original, mais cela ne va pas bouleverser la vie des utilisateurs.

Du côté de IOS 8, le système d’exploitation des iPhones et des iPads, les évolutions sont encore plus imperceptibles : L’interface ne change en rien, les notifications sont tout juste à peine améliorées. Cette livraison « majeure » ne se justifie que par les fonctionnalités interactives avec le mac (voir plus haut). Là encore, la déception risque d’être forte.

Du côté de l’iPhone, enfin. On sait aujourd’hui assez bien à quoi va ressembler le très attendu iPhone 6. Deux ans après ses concurrents (Samsung, LG, HTC…), Apple prend enfin en compte l’attente de ses clients pour des écrans plus grands : l’iphone sortira dans sa version smartphone en 4,7 pouces et dans sa version tablette en 5,5 pouces. Le boîtier sera en aluminium avec les flancs arrondis. Ce nouveau design signe quand même les errements d’Apple, du 3GS au 55 en passant par le 4, Apple aura un peu tout essayé : la coque plastique arrondie, les deux plaques de verre serties dans le métal, la coque métal biseautée. Pour finir dans une coque métal arrondie… comme le premier iPhone ! Ce manque de sûreté, cette difficulté à cultiver un design « unique et insubstituable » , allié au fait qu’Apple ne fait que rattraper son retard vis-à-vis de la concurrence en termes de format et de performance, pose quand même la question de l’avenir d’Apple.

De fait, la plate-forme OSX a près de 15 ans et n’évolue que peu. Le MacBook Air était très innovant mais il est désormais copié par tous les grands constructeurs. L’iPhone, quant à lui,  fête cette année ses 7 ans, mais est désormais dépassé en réactivité sur le marché par Samsung et surtout la part de marché de IOS est en recul extraordinaire face à Androïd. Les évolutions proposées par Apple sont désormais infimes si on les compare aux ruptures que l’iMac, l’iPhone et l’iPad ont produites en leur temps sur le marché. Bien sûr Tim Cook va pouvoir justifier son salaire (+ 200 millions $) en se gargarisant de superlatifs (Gorgeous, fantastic…) pour présenter l’iPhone 6. Mais qui sera dupe ? Apple est bien en panne d’innovations depuis 3 ou 4 ans.

Est-ce lié à la mort de Steve Jobs ? Peut-être , sans doute même : force est de constater qu’il a su réinsuffler une énergie prodigieuse à une entreprise déjà vieille. Un tel rebond était unique dans le monde industriel. Mais n’est-ce pas plutôt le lot de toutes les entreprises qui grossissent de s’alourdir et de perdre en réactivité ?

D’où pourrait venir le rebond ? Sans doute pas du matériel. L’iWatch tant attendue sera peut-être un succès mais pas une révolution.  Il est désolant de voir qu’Apple qui engrange encore des profits colossaux et qui dispose d’un trésor de guerre de plus de 100 milliards $ ne soit pas en mesure de proposer un saut qualitatif dans l’expérience de la vie connectée.

D’où pourrait venir ce saut technologique ? Sans doute de l’intelligence artificielle et de la simplification de l’interface homme-machine : faire de chaque smartphone un assistant personnel qui apprend à connaître la vie de son propriétaire, à reconnaître son environnement, à le renseigner tout au long de la journée, le plus simplement et le plus intuitivement du monde. Ce n’est plus de la science-fiction et c’est à la portée des moyens d’Apple. Encore faudra-t-il que la logique actionnariale n’emporte pas Apple : qu’on lui laisse la liberté d’investir les sommes massives qu’un tel projet nécessite. Apple peut le faire. Nous l’attendons.

*Photo: Mark Lennihan/AP/SIPA.AP21579325_000001


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