Le camp républicain a déjà commencé à attaquer Mme Harris, notamment sur ses origines… Analyse.
Joe Biden a enfin jeté l’éponge. Il a mis du temps, mais c’est fait. Normalement, la vice-présidente Kamala Harris est appelée à prendre la relève mais il n’est pas impossible que le camp démocrate veuille un autre candidat qu’elle pour affronter Trump. Cette rupture serait toutefois un affront, encore un, pour Joe Biden qui verrait ainsi battu en brèche son choix initial. Même s’il avait tout fait pour la maintenir dans un rôle discret et subalterne, malgré ces derniers temps quelques interventions et apparitions plus marquantes. Comme si elle se trouvait déjà dans un entre-deux, entre le possible maintien de Joe Biden et l’indiscutable fragilité de ce dernier.
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Il semble toutefois qu’un certain nombre de facteurs rendent au moins incertaines les prévisions : la décision courageuse de Joe Biden, la détermination immédiate de Kamala Harris adoubée sur-le-champ par le président défaillant, la certitude du camp démocrate que pour gagner les atermoiements n’étaient plus possibles, l’impression paradoxale que, pour être le favori, Donald Trump allait devoir se confronter cependant à une adversaire démocrate singulière, une femme le contraignant à moins de violence personnelle avec un bilan suffisamment réduit pour ne pas être exclusivement à charge. Donc la moins adaptée à son style de campagne à l’emporte-pièce et familièrement populiste. Kamala Harris, pour l’heure, est à la recherche d’un colistier lui permettant d’élargir le champ de son influence et de « couvrir » des États penchant plutôt pour l’instant vers Donald Trump ou, au moins, en proie au doute et aux hésitations. Ce choix n’est jamais facile et on ne peut s’y livrer à la légère, le futur couple démocrate étant censé s’appuyer sur les forces et les atouts de chacun.
La cause démocrate peut-elle renaître de ses cendres ?
L’injonction volontariste de Kamala Harris martelant qu’elle allait battre Donald Trump sera fragilisée par la recherche, dans le clan de celui-ci, de tout ce qui va pouvoir l’affaiblir. Le vice-président choisi par Donald Trump a d’ailleurs commencé en questionnant la légitimité de Kamala Harris et ses origines. Malgré cela qui relève du processus habituel, je me demande si, plus profondément, l’apparente faiblesse objective de la cause démocrate n’allait pas constituer, comme souvent dans ce type de crises, une opportunité de sursaut amplifiée par une double donnée. La première étant, pour une majorité d’Américains, au-delà des animosités partisanes et des moqueries lassantes sur l’âge de Joe Biden, l’excellent bilan de ce dernier sur le plan économique et social ainsi que la pertinence jamais prise en défaut de sa vision internationale. La seconde liée au passif de la personnalité de Donald Trump, à ses ennuis judiciaires et au fait que, pour être atypique et admirée par le camp républicain, sa personnalité n’enthousiasme pas forcément TOUS ses partisans et aussi la masse de ceux qui n’ont pas encore tranché.
Pour me résumer, les jeux ne sont pas faits et il n’est pas impossible qu’on se retrouve, pour ces futures élections américaines, face à ce que la vie offre dans beaucoup de ses registres les plus divers : la stupéfiante force, en définitive, d’une faiblesse se muant en arme.
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