C’est Anne Hidalgo qui doit être impatiente! Thomas Jolly, Patrick Boucheron, Leïla Slimani et tous leurs amis nous promettent une cérémonie d’ouverture «inédite, festive et inclusive». Au secours… Ces génies, qui n’en reviennent toujours pas de préparer un spectacle qui sera visionné par «1 milliard de téléspectateurs» dans 10 jours, ont en revanche eu très peur de voir Bardella présent, découvrait-on hier dans Le Monde.
Le Monde[1] du 17 juillet nous apprend que, pour préparer la cérémonie d’ouverture des prochains Jeux Olympiques, le metteur en scène Thomas Jolly[2] a travaillé « dans la plus grande discrétion » avec des personnalités venues d’horizons divers : la romancière Leïla Slimani, la scénariste Fanny Herrero, le metteur en scène Damien Gabriac et… l’historien Patrick Boucheron.
« Si la cérémonie d’ouverture des JO 2024 n’est là que pour produire de l’éclat éphémère, quel intérêt ? » prévient carrément d’emblée M. Jolly.
Optimisme retrouvé
En plus de tenir le même discours lénifiant sur la générosité, la joie, le bonheur d’être ensemble et l’envie de partager des valeurs, toute l’équipe est d’accord sur le fait que le spectacle concocté par ses soins est « tout sauf une reconstitution à la manière du Puy du Fou ». On s’en doutait un peu.
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Patrick Boucheron, historien obsédé par l’idée d’un métissage mondial remontant à la préhistoire, avoue avoir été inspiré par la cérémonie de Jean-Paul Goude pour le bicentenaire de la Révolution française: « Le défilé déjouait les stéréotypes nationaux et ne craignait pas de prôner le “métissage planétaire” avec un optimisme que nous avons aujourd’hui perdu. » Cela ne pouvait que combler de plaisir le coordinateur d’une Histoire mondiale de la France qui prétendait décrire une « France d’avant la France qui se dissout dans les prémices d’une humanité métisse et migrante ». Au contraire de la cérémonie d’ouverture de Pékin en 2008, celle de Paris ne sera pas une « leçon d’histoire adressée au monde » ou une « ode à la grandeur », affirme le professeur au Collège de France qui désire surtout « parler du monde à la France et de la France au monde ». De son côté, Leïla Slimani espère que transparaîtra l’envie d’un « récit très généreux » et « pas seulement ces fameuses valeurs philosophiques traditionnelles que la France exhibe volontiers avec parfois trop d’assurance ». Sur le site officiel de Paris 2024, les organisateurs promettent une « cérémonie inédite, festive et inclusive ».
Le cauchemar Bardella
La fête a pourtant failli être gâchée. « On n’a pas bien dormi ces derniers jours », rapporte Patrick Boucheron. Tous les concepteurs du spectacle ont d’ailleurs été « fébriles » durant quelque temps. Des cauchemars horribles, emplis de bruits de bottes et de chorégraphies au pas de l’oie, hantaient leurs nuits. Un sombre nuage en forme de moustache hitlérienne flottait au-dessus de leurs ouvrages. Les sondages pour les élections législatives laissaient en effet présager le pire. Heureusement, « ça n’a pas eu lieu », soupire Leïla Slimani. De toute manière, si « l’extrême droite » avait pris le pouvoir, le spectacle serait devenu « une sorte de cérémonie de résistance », déclare au Monde Thomas Jolly en tentant de gonfler ses muscles. La menace s’est éloignée et, assure Mme Slimani, grâce à ce spectacle, « on sera tous là, vivants, dans le monde, en même temps ».
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Je me vois dans l’obligation de contredire la romancière : moi, je n’y serai pas – et, par conséquent, je serai plus vivant et plus près du monde que tous les zombies qui s’esbaudiront devant cet étalage de progressisme faisandé, cette ribambelle d’exhibitions wokes, d’attractions métissées et de divertissements déconstructionnistes. Pour être clair, je ne participerai d’aucune manière aux festivités célébrant le déclin de la France !
[1] https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/07/16/si-la-ceremonie-d-ouverture-des-jo-2024-n-est-la-que-pour-produire-de-l-eclat-ephemere-quel-interet_6250808_3242.html
[2] Relire https://www.causeur.fr/thomas-jolly-de-shakespeare-aux-jo-ou-la-culture-a-l-heure-de-la-deconstruction-269454