L’entrisme et le séparatisme islamistes à l’hopital progressent. Plongée inquiétante dans l’univers des soignants d’Instagram, alliés de l’OMAS et des Frères Musulmans…
Dans un entretien donné au Figaro[1] sur l’influence des Frères Musulmans en France, Monsieur Bertrand Chamoulaud, Directeur National du Renseignement Territorial, déclare : « Nous suivons aussi de près l’Organisation Musulmane des Acteurs de la Santé (OMAS), qui tente de faire entrer l’islam dans les hôpitaux, notamment pour que les infirmières soient voilées. Ou que les patientes soient soignées par une femme. ». Quelle est cette association qui diffuse l’idéologie des Frères Musulmans, activement surveillée par la Police Nationale ?
La menace de l’OMAS
Dans sa déclaration à la préfecture, l’OMAS prône vouloir « fédérer l’ensemble des acteurs de santé afin de proposer de nouvelles avancées et une autre conception de notre métier, inspirées de valeurs musulmanes […] à la lumière des principes de l’Islam. » Avec une première création en préfecture en 2015 (année funeste des attentats) dans la banlieue lyonnaise, l’OMAS ouvre successivement des succursales à Paris et en Normandie. Bien que très active sur les réseaux sociaux, l’OMAS offre le paradoxe d’être relativement opaque sur ses membres et ses financements. À peine, en épluchant les réseaux sociaux, découvrons-nous que le président actuel est le Docteur Mehdi Mhatli, chirurgien ORL du Centre Hospitalier de Draguignan.
Sur le compte Facebook de cette association, des sympathisants musulmans laissent des commentaires où ils sont en recherche de réponses sur le port du voile à l’hôpital (« Salam Aleykhoum. Je cherche des personnes au CHU de Tours […] pour quelques questions, surtout question hijab ») ou en quête d’un soignant qui pratique la médecine prophétique (« Est-ce qu’il y a parmi vous des psychiatres qui auraient à la fois un référentiel religieux et psy pour un avis. »).
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Sur Instagram, l’OMAS se veut le porte-parole d’évènements centrés autour de la religion musulmane, d’activités universitaires ou de soutien à la cause palestinienne. Dans une story, l’OMAS incite ses followers qui sont étudiants en médecine à l’USPN de Bobigny à voter pour des jeunes acquis aux idées des Frères Musulmans, lors des élections d’associations étudiantes (notamment l’AESP13), pour « renforcer notre respect au sein de la faculté. Si nous négligeons cette responsabilité, les conséquences pourraient être néfastes ». Une autre story fait la promotion de « notre sponsor 570easi sur les finances islamiques ». Une autre story, encore, invite ses followers à un week-end de formation au Château de Vallery, dans l’Yonne, pour assister à une table ronde humanitaire en présence d’associations telles que Palmed, Kebchi, Ummanité, le Collectif des Blouses Blanches pour Gaza, De l’Eau pour Tous. Un rapport, disponible sur Internet, désigne Palmed comme « l’exemple le plus significatif d’un réseau européen affilé aux Frères Musulmans, structuré comme un syndicat professionnel »[2]. L’association Kebchi, quant à elle, propose à ses adhérents le sacrifice d’un mouton en Afrique : « Une fois votre mouton immolé, vous pourrez découvrir votre sacrifice en photo »[3] et en vidéo. On s’étonne que des soignants français, dont l’engagement est d’être au service de la vie, puisse faire la promotion d’une association qui diffuse à ses adhérents du contenu audiovisuel de bêtes égorgées. Mais continuons.
Le Dr Iman Sanzeux, fondatrice de l’OMAS et influenceuse sur Instagram
Parmi les membres fondateurs de cette association rattachée aux Frères Musulmans (qu’elle assure, depuis, avoir quitté) : le Dr Iman Sanzeux (pseudonyme utilisé par le Dr Nour El Iman Kaddouri, médecin généraliste de 32 ans qui exerce dans les Hauts-de-France chez SOS Médecins) aux 11,6 K de followers sur Instagram. Avant d’être active sur Instagram, le Dr Kaddouri utilisait également le pseudo de « The Hijabi-doc-to-be » sur Facebook ; interne en médecine générale, elle livrait publiquement son vécu d’étudiante voilée ou rédigeait des billets d’humeur sur le thème de la santé. Si le Dr Sanzeux a quitté l’OMAS, en a-t-elle pour autant quitté l’idéologie frériste ?
En 2019, alors qu’elle était encore interne, le Dr Sanzeux militait contre la législation en matière de laïcité pour les agents du service public, qu’elle vit comme « une humiliation » l’empêchant de garder le voile : « Tant que la loi impose cette neutralité et cette laïcité, […] on n’aura pas de moyen de pression pour y faire face et on continuera à subir ce « dévoilage » forcé. » Elle s’insurge : « Où sont nos instances, où sont nos représentants pour faire bouger les choses à l’échelle nationale ? »
Aujourd’hui diplômée, elle livre sur son compte Instagram, qu’elle prône être une vitrine de son activité médicale, des récits de sa vie privée mais aussi des conseils en matière de religion musulmane, de port du voile et de médecine prophétique. Le Dr Sanzeux évoque son propre retour à l’Islam avec le port du voile à 19 ans, après avoir grandi « dans un environnement exclusivement français « de souche » ». Sur sa conception de la médecine, elle écrit qu’« Allah est le guérisseur, tout le reste n’est que sabab » (« la cause », en arabe). À une follower qui la sollicite pour des conseils matrimoniaux, le Dr Sanzeux lui répond de veiller « à la religiosité du frère » ; à une autre follower qui lui demande son avis sur la Hijama (un outil de la médecine prophétique, à base de ventouses), le Dr Sanzeux approuve cette « sunna prophétique recommandée ». Pourtant, les conséquences délétères de cette pseudoscience islamique ont été régulièrement étiquetées par les autorités scientifiques. À de jeunes étudiantes qui s’inquiètent qu’on leur demande de retirer le hijab à l’hôpital pour des raisons de laïcité, le Dr Sanzeux fustige « la hagra qu’on vit », conseille d’« accepter que c’est temporaire » et de s’installer ensuite en libéral où il n’y a « aucun problème, tu fais ce que tu veux […] mâcha allah ».
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Un article du Ouest-France du 4 juillet dernier[4] relaie l’indignation du Dr Sanzeux au soir du premier tour des élections législatives, qui fustige le succès du Rassemblement national dans sa région. Dans une diatribe vis-à-vis de sa patientèle, à laquelle elle reproche d’avoir élue Marine Le Pen comme députée, elle affirme avoir pris la décision de partir en représailles de ces résultats : « Allez, il est grand temps de songer aller soigner d’autres cœurs ailleurs, moins malades des autres. ». Pourtant, déjà en 2021 (donc, sans aucun rapport avec les législatives), le Dr Sanzeux critiquait dans une story la région de ses patients : du Nord, elle écrit que « c’est vraiment un cadre de vie nul » et qu’elle avait, en revanche, « beaucoup aimé le Qatar ». En 2021, toujours, à une internaute qui lui demande « Tu as un pouvoir, améliorer la situation d’un pays dans le monde, lequel choisiriez-vous ? » (sic), le Dr Sanzeux répond spontanément l’Algérie car « c’est un peuple et un pays incroyables ». Dans une publication où elle livre son analyse du livre Rester barbare de Louisa Yousfi, le Dr Sanzeux s’interroge sur les blancs (« on se demande alors mais qu’attendre des blancs ? »), les fustige (« ces blancs […] enfermés dans leur bienpensance, nous n’avons que faire de leur sollicitude […] », eux qui ont pour projet de « mieux asseoir leur domination ») ; appelle à la violence envers les blancs (« la seule manière de repousser le néant, c’est par la violence qui devient alors le seul moyen d’entrer en communication avec les blancs ») et revendique d’être barbare (« vous le terminerez [ce livre] en voulant tatouer barbare sur votre front »). Que les patients nordistes du Dr Sanzeux (ou plutôt, du Dr Kaddouri) se rassurent donc : avec ou sans Marine Le Pen, la France et ses habitants (à la peau blanche) n’ont jamais eu la faveur de leur généraliste.
Mais le Dr Sanzeux ne s’arrête pas là et, depuis les attentats du 7 octobre, partage à ses followers ses points de vue en matière de géopolitique sur son compte Instagram. Nous y voyons fleurir des tags pro-palestiniens (#wearepalestine, #freepalestine, #withgaza), des appels au boycott « des entreprises qui soutiennent l’occupation » et des incitations à « occuper l’espace public » au sujet de la Palestine. Cet hiver, le Dr Sanzeux publie une vidéo où elle annonce avoir blacklisté une patiente de la structure où elle exerce, sous le motif que cette dernière aurait informé le secrétariat qu’elle souhaitait être soignée par un médecin qui ne soit ni le Dr Sanzeux, ni un autre de ses confrères (qui aurait lui aussi un nom d’origine maghrébine). Le Dr Sanzeux poursuit, « on lui a dit qu’il était impensable de choisir son médecin et encore moins selon des critères ethniques ». C’est, d’une part, bafouer l’article 6 du Code de Déontologie des Médecins (« Le médecin doit respecter le droit que possède toute personne de choisir librement son médecin ») ; d’autre part, en l’absence de contexte plus élargi, diffamer bien vite qu’il s’agit d’un choix à caractère discriminatoire. Dans les commentaires, à une internaute qui réagit en postant un commentaire à caractère antisioniste au sujet de cette patiente (« Je suis sûre qu’elle aime trop Israël et la betterave cette conne »), le Dr Sanzeux approuve avec un like et ajoute un commentaire dans lequel elle s’esclaffe.
Dans le Coran, un hadith du Prophète enseigne : « Soyez bienveillants avec votre prochain et Celui qui est dans les Cieux sera miséricordieux envers vous. » Pour le Dr Sanzeux, co-fondatrice de l’OMAS, la bienveillance enseignée par le Prophète semble s’être arrêtée aux portes de la charte de la laïcité, des blancs et des Israéliens.
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[1] Christophe Cornevin et Jean Chichizola. « Islamisme, ultragauche, écologie radicale… les nombreux défis du patron du renseignement territorial. », Le Figaro, N°24811, Édition du 31 mai 2024, p. 2
[2] « Islamist Organizations », https://jcpa.org/the-spiders-web/chapter-i-delegitimization-in-germany/islamist-organizations/, Consulté le 12 juillet 2024.
[3] « Kebchi Solidarity », https://kebchi.fr/notre-concept.html, Consulté le 12 juillet 2024.
[4] Mélissa Boufigi. « Iman, femme médecin voilée en territoire RN », https://www.ouest-france.fr/societe/racisme/temoignage-cest-un-centre-communautaire-iman-femme-medecin-voilee-en-territoire-rn-097ee6a6-394d-11ef-9f2b-c38da737f062, Consulté le 12 juillet 2024.
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