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Les aventuriers de l’arc perdu

Le regard d'Henri Beaumont


Les aventuriers de l’arc perdu
Les députés LFI Clemence Guetté et Manuel Bompard devant l'Assemblée nationale, Paris, 9 juillet 2024 © ISA HARSIN/SIPA

« Qu’est-ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire… » Bibi fricoteur s’est fait piquer les clés de la République par les Pieds Nickelés du NFP


Le Nouveau Front populaire est en ébullition. Depuis le 7 juillet et le miracle du poteau rentrant dans les arrêts de jeu de la 2e mi-temps des législatives, les deals, la guerre de course, aux fromages, vers Matignon, s’emballent. Mon soutien contre un maroquin, deux agates et un calot… L’Éducation nationale, c’est trop fatiguant, la Culture aussi… Je veux l’Écologie ou la Villa Médicis ! Les cadors se marquent à la culotte, se méfient du contre-la-montre, préparent le sprint final. Rien n’est jamais acquis… Jupiter des hommes de bonne volonté danse avec les loups, explore une troisième voie centralo-citoyenno-républicaine, sur tapis vert, des pactes Lustucru. LFI menace de lâcher ses Fedayins-Antifas sur Matignon-Sigmaringen. Bientôt un 6 février 34 de gauche, festif, Septembre noir participatif, 18 Brumaire brûlant… Le combat continue.

Les aventures de Manu Lambert…

« Dans la banlieue où qui fait nuit ; La petite route est déserte ; Manu Lambert rentre chez lui ; Dans le lointain les insoumis poussent des cris ; Ça y est j’ai planté le décor ; Créé l’climat de ma chanson ; Ça sent la peur, ça pue la mort ; J’aime bien c’t’ambiance pas vous ? Ah bon. Plus y s’angoisse moins ça va mieux ; Quand soudain lui surgit une idée ; J’vais siphonner un vote ou deux ; Faut bien que j’me défoule un p’tit peu ; J’suis énervé (…) T’aurais pas dû, Manu Lambert ; Dissoudre et lancer les Légis ; T’aurais dû rester chez ta mère ; Comme un bon fils… Ta ta ta ! » (D’après Renaud).

Pierrot le Fou-président a dégoupillé la grenade de la dissolution, pris son risque, ses pieds dans le tapis et les mèches des bâtons de dynamite.  « Ce que… je voulais dire… oh … pourquoi… Après tout, je suis idiot Merde… Merde… BOUMMM !!! ». La jeunesse est un naufrage. Bibi fricoteur s’est fait piquer les clés de la République par les Pieds Nickelés du NFP, ivres de probité candide et de vin rouge. Les mouches ont changé d’ânes, les louches ont changé d’âme. Le naufrageur ne regrette rien, s’autoproclame garant de la démocratie. Sa force et liberté de manœuvre, c’est d’ignorer ce qu’il veut, où il va. « Qu’est-ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire… ». Ferdinand Macron n’a jamais su y faire avec Marianne. Pour clarifier la clarification, sortir du bourbier, après la foudre, Jupiter se prend pour Polnareff, écrit des Lettres à la France. Va-t-il nous montrer ses fesses sur la plage de Brégançon ?

Le Cercle des prophètes disparus

On les connait, on les reconnait, ils osent tout. Ils sont dangereux parce qu’ils n’ont rien à perdre. Les Tartuffe du pourtousisme, révolutionnaires en peau de lapin, ont des visions, vivent de slogans, de subventions, s’exilent à Dubaï, au Réal, posent pour les magazines, au Festival de Cannes, à Saint-Vincent-de-Paul de Vence. Peu leur importe la paix civile, la concorde, la prospérité nationale, les déficits abyssaux. Tant pis ou tant mieux si tout explose. Viva Zapata ; Familles, je vous hais ; Ni Dieu (sauf Allah) ni maitre ; Société, tu m’auras pas ! Sus à la panique morale, pas de crispations, We are the world, Non au nauséabond, No Pasaran ! Les rappeurs, sauvageons sympathiques souvent sanguins, sont des artistes. La muse les habite. Leurs complotisme, antisémitisme, appels aux viols et aux meurtres, font bouger les lignes (de coke), « font partie du code » (dixit, Marine Tondelier)… du code pénal. « À force de n’être chez eux nulle part, ils ont fini par prendre le mauvais genre de s’y croire partout » (Anouilh).

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Le peuple, méfiant, ne croit plus aux romans sur la vie, grand désert où luit Ferré, Ferrat, Potemkine, la Liberté ravie. Les culs-terreux et prolos ont beaucoup déçu France Info, les progressistes, les écolos, les sociologues. Après les OS, les OQTF. Après la grosse caisse des grands soirs prolétariens, place aux concertos « citoyens » avec Tam-Tam inclusif et flute de paon humaniste. Du vent, de la volupté, des remords et le courage du bon. Les crieuses de vieux chapeaux, damnés de la chaire, pétroleuses du génie lesbien, Laure Adler, Rokhaya Diallo, Alice Coffin prospèrent dans le woke business, la diversitéocratie, les dominés, les races, l’invisible. Touche-pas à ma rage, mes stages de rééducation, mon buzz, mes sponsors, mon Nobel. Nous sommes riches de nos différences.

À venir avec le NFP à Matignon : un ministère du blocage de la misère, un 666e plan de redressement de l’École des fans, garanti boulgour sans gluten à la cantine, kit républicain sur la laïcité coranique et abaya pas de quoi en faire tout un plat. Les faits, comme les fanatiques, sont impitoyables. Socialisme et Berbérie. Deux générations de gauchisme, d’idiots inutiles, Bourdieuserie, culture de l’excuse et lâcheté politique, auront eu la peau de notre civilisation ; le pays implose.

La recette du cake d’amour

Tout le monde fait semblant d’avoir entendu le dernier avertissement de la dernière chance, avant le début du futur compte à rebours de la prochaine élection. Guignol’s band et Fééries pour une autre fois. Depuis quarante ans, la même rengaine, la méthode couarde, les mots creux qu’on dit avec les bleus. Il est minuit au clocher de l’église. Le mantra magique pour fédérer, rassembler, c’est le « progressisme ». Comme les spaghettis, consensuel, nourrissant, le progressisme se cuisine à toutes les sauces : bolognaise prolo, arrabiata insoumis, pesto rouge bio, basilic écolo, puttanesca avec pulpe féministe… « L’avenir est un lieu commode pour y mettre des songes » (Anatole France).

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La mode est à l’architecture, aux ponts, barrages, arcs, républicains. Barrage de Malpasset ou contre le Pacifique ? Arc Tudor, Mozarabe, surbaissé, rampant, en anse de panier ? Le plus élégant est en plein centre ! Les triomphes, c’est fini… Les voussoirs et contreforts du « vivre ensemble » ont du mou. Le psittacisme antifasciste fait pschitt. Les châteaux en Espagne (républicaine) de Numérobis se construisent en sophismes et palinodies. Si le Rassemblement National, baudet pelé, galeux d’où vient tout le mal, n’est pas dans « l’arc républicain », où est-il ? De quoi est-il le nom ? Royaliste, fasciste, factieux, dangereux pour la démocratie ? Qu’attend Gérald Darmanin pour le dissoudre en application du code de la sécurité intérieure ?

Bonnes à tout (faire) avaler, les forces obscures, maléfiques, magiques, menacent et cimentent. Réaction, néo-libéralisme, illibéralisme, populisme, autoritarisme, masculinisme… Les journalistes angoissés, politologues chevronnés, chercheurs imminents, peinent à définir ces nuisibles dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Deux certitudes : ils ne votent pas à gauche et sont un danger pour la démocratie. Hors compétition, indétrônable mamba noir, plus dangereuse que le scorpion (gilet) jaune à queue large ou la pieuvre à anneaux bleus (blanc, rouge), « l’extrême droite » reste ballon d’or toutes catégories de la Champions League du camp du mal.

Crier au loup ad nauseam, manipuler les peurs, multiplier les leçons de morale à géométrie variable, les concours de poutre et de paille, chantages aux « extrêmes », rajoutent de la confusion à l’hypocrisie. Le salaire de la peur nous le payons cash. La démonétisation de la classe politique et l’exaspération d’une frange grandissante de l’électorat, stigmatisée et marginalisée. L’instrumentalisation de l’indignation annihile les défenses immunitaires démocratiques qui manqueront lorsque les vrais fascistes seront aux portes du pouvoir.

« Les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances » (Fustel de Coulanges).



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