Le crime de Courbevoie devrait nous choquer tous au plus profond de nous-mêmes. Mais au lieu de répondre à cette horreur par une journée de deuil nationale, la République poursuit son chemin dans une relative indifférence. Tribune de Dominique Labarrière.
Très franchement, je devrais avoir mieux à faire que d’écrire ces lignes. Je devrais être en train de rejoindre les centaines de milliers, les millions de Français rassemblés partout à travers le pays pour crier leur dégoût, leur colère, leur révolte devant l’ignoble barbarie dont, à Courbevoie, Ville de France, de nos jours en 2024, une petite fille de douze ans a été victime. Enfant martyre – innocente, forcément innocente – sacrifiée parce que coupable d’être juive. Quoi de plus abject ! Je pose la question ! Quoi de plus abominable ?
Où sommes-nous, qui devrions avoir envahi les places, les rues, les cités pour dire non. Non pour aujourd’hui, pour demain. Non à jamais !
Lors de sa visite apostolique à Marseille, le Pape François, non sans raison, a fustigé le « fanatisme de l’indifférence ». Il évoquait alors le sort des migrants noyés en Méditerranée. Aujourd’hui, tout se passe comme si « le fanatisme du silence » devait, tout tranquillement, prendre le relais.
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Où sont les femmes et hommes de bonne volonté de la communauté musulmane de France ?
Où sont les bataillons féministes si prompts à dresser tant et tant de bûchers en sorcellerie à la moindre broutille exploitable ?
Où est le verbe d’imprécation de celui qui, pourtant, parle tout le temps de tout et de rien, à tort et à travers ?
Où est la journée de deuil nationale qui aurait dû être décrétée dans l’heure ? Mobilisation solennelle, officielle afin que le Pays, le Pays tout entier, dans sa diversité, soit enfin sommé de prendre conscience de la pourriture mentale, morale, culturelle, intellectuelle, politique qu’est l’antisémitisme.
Combien faudra-t-il encore de vies bousillées dès l’enfance par de furieux monstres instrumentalisés, eux aussi, dès l’enfance pour que les consciences se réveillent ? Pour que les actes supplantent enfin les belles paroles, les bougies, les mines attristées juste le temps de la photo ?
Enfin, quand serons-nous à la hauteur de ce que nous sommes ? Ou tout au moins de ce que nous devrions être ?
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