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D’ici au 7 juillet: procès publics, intimidations, violences?

Le billet d’Ivan Rioufol


D’ici au 7 juillet: procès publics, intimidations, violences?
Ivan Rioufol. © Hannah Assouline

Il est urgent de sauver le soldat Ciotti, estime notre chroniqueur Ivan Rioufol.


Le vieux monde rend l’âme. Il est congédié par les Français, furieux d’avoir été dépossédés de leur destin et trahis par leurs dirigeants. Le système est à deux doigts de s’effondrer. 

Un système politique à l’agonie

Il n’est déjà plus que sa caricature autoritaire et manichéenne. Le procès public, l’intimidation, la violence vont être ses ultimes défenses jusqu’au 7 juillet, date du second tour des législatives. « La honte », titre ainsi Libération mercredi, sous un portrait d’Éric Ciotti. Le président des Républicains y est accusé d’avoir fait alliance avec le RN en désacralisant le « cordon sanitaire » imposé par la gauche à la droite depuis 40 ans. Mais Libé ne dit rien du répugnant « front populaire » acté autour de La France Insoumise. Pourtant, ce parti est devenu le point de ralliement des nouvelles expressions antisémites et sectaires portées dans les plis de la « nouvelle France » musulmane, défendue par Jean-Luc Mélenchon. 

Cette hémiplégie morale, qui avait déjà permis au PS de s’allier au PC stalinien, n’est plus acceptée que par la droite zombie. Le spectacle qu’elle donne à son tour, à travers ses cadres qui dénoncent la décision de Ciotti, illustre sa proverbiale bêtise collective. Pour le député (LR) Julien Dive, « en 1940, Éric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche ». Cette reductio ad hitlerum rejoint celle de Gérald Darmanin (« Ciotti signe les accords de Munich ») ou de Bruno le Maire, qui appelle la droite à « refuser la collaboration ». S’il y a une menace fasciste, elle est portée par ce monde agonisant : il est prêt à tout pour se maintenir en place. Emmanuel Macron, plus Néron que jamais, est le premier à attiser les braises.

La pensée dominante prête à toutes les outrances

Il va être difficile, ces prochains jours, de soutenir Ciotti dans sa courageuse décision de passer outre les interdits des apparatchiks de son camp, eux-mêmes sous surveillance des garde-chiourmes de la gauche prétendument vertueuse. La fabrique de la pensée dominante ne va pas craindre les outrances pour préserver ses abattis. 

A lire aussi : Eric Ciotti coupe le cordon sanitaire: la droite sens dessus dessous

L’ensemble des sénateurs républicains se sont immédiatement désolidarisés du président du parti et de son choix, semble-t-il non débattu préalablement. La plupart des hauts responsables LR réclament sa démission, sans s’interroger plus avant sur les raisons de la chute jamais endiguée de la droite de gouvernement. Pour ces acteurs en sursis, tous les coups vont être permis dans leur quête de survie. Une même solidarité vitale unit dès à présent la majorité présidentielle à la droite en déroute. 

Votre serviteur a même été prié hier de s’éloigner des plateaux de CNews, le temps de la campagne, pour avoir commis un tweet en soutien à la démarche du président des LR dans sa recherche d’union des droites. Reste que ce sont les citoyens eux-mêmes qui aujourd’hui imposent les choix politiques. Macron pourrait l’apprendre à ses dépens le 7 juillet à 20 heures. Si Ciotti est désavoué par ses pairs, une large partie de la base l’approuve. Une vingtaine de députés LR l’auraient déjà suivi dans ses accords avec Jordan Bardella. Il est urgent de sauver le soldat Ciotti.

A suivre…




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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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