Aux Pays-Bas, la jeune essayiste Lale Gül (une sorte de Zineb El Rhazoui locale) raconte dans son nouveau livre comment elle a fui sa famille et son quartier islamisés. Elle assure actuellement la promotion à haut risque de son ouvrage.
L’essayiste turco-néerlandaise Lale Gül accepte d’assurer elle-même la promotion de son second livre, mais elle pose ses conditions, synonymes de mesures de sécurité drastiques. Merci donc aux journalistes de ne pas divulguer où elle habite; une « ville de province » suffira dans les articles. C’est qu’après des torrents de menaces, la jeune femme de 26 ans a jugé plus prudent de quitter sa ville natale, Amsterdam.
Coiffée d’une casquette cachant son visage, portant des lunettes noires, elle décline aussi l’invitation d’une journaliste du journal Het Parool à s’attabler sur une terrasse ensoleillée, qu’elle juge trop exposée à ceux qui lui voudraient du mal. Tant pis pour ses fans, bien plus nombreux, qui réclament des selfies quand ils la reconnaissent. Elle préfère s’installer à l’intérieur de l’établissement pour répondre aux questions. « C’est bon, il n’y a que des gens blancs », constate, rassurée, celle qui demeure hantée par le sort du cinéaste Theo van Gogh, assassiné en 2004 par un islamiste.
La trajectoire très compliquée d’une apostate de l’islam
Depuis 2021, année de parution de son premier livre, Ik ga Leven (Je vais Vivre, Fayard, 20221), l’écrivaine ne se sent plus en sécurité. À raison, puisqu’elle y racontait déjà sa lutte acharnée et non sans sacrifices contre l’islam rigoriste que lui a imposé sa famille jusqu’à ses 17 ans. La libération a un prix : en rejetant
