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La «fierté française» qui emplit les discours des Jeux olympiques est un leurre

"Remis en liberté", les carnets d'Ivan Rioufol, chaque mois dans le magazine "Causeur"


La «fierté française» qui emplit les discours des Jeux olympiques est un leurre
©NICOLAS TUCA/AFP

Être français ne va plus de soi. Or les maltraités, trop passifs, ne méritent pas leur sort. La montée de l’antisémitisme islamisé s’est accompagnée de la haine de la France française, au nom de l’universalisme déraciné et de la repentance perpétuelle. La « fierté française », qui emplit les discours des Jeux olympiques, est un leurre.


Fausse bonne nouvelle. En apparence, les dirigeants politiques ouvrent un œil, dérangés par la France qui se délite et laisse venir la guerre civile, en Nouvelle-Calédonie comme à Mayotte ou en métropole. Cependant, les somnambules restent engourdis par le sirop du « vivre-ensemble ». Certes, ils parlent avec des mots qu’ils reprochaient hier à la « fachosphère ». Ils s’alarment ainsi du nouvel antisémitisme, observable depuis trente ans dans les cités. Il explose depuis le pogrom du 7 octobre contre Israël. Les dénégationnistes reconnaissent enfin l’entrisme des Frères musulmans déguisés en agneaux blessés. « Ils attaquent tous les pans de la société et se constituent en réseaux », explique même Gérald Darmanin (JDD, 5 mai). Le ministre de l’Intérieur admet que l’islam politique a subverti « le sport, l’éducation, la médecine, la justice, les organisations étudiantes et syndicales, les ONG, la vie politique, associative, culturelle ». Mieux vaut tard que jamais. Toutefois, la lucidité des traîne-savates se heurte à leur croyance en la « diversité » – que Renaud Camus qualifie de « pire ennemi du divers[1] » – qui interdit toute distance avec l’étranger. Ceux d’en haut refusent d’aller à la source de la haine antijuive et antifrançaise. Cette curiosité les obligerait à admettre leur responsabilité dans les désastres causés par une immigration de masse promue depuis un demi-siècle. Majoritairement musulmane, cette population protégée bouleverse l’identité du pays, en lui imposant ici et là une colonisation perméable à l’hyperviolence des narcotrafiquants.

Pinponpin

Les pyromanes ne peuvent éteindre leurs incendies. C’est pourtant à eux que le gouvernement a fait appel, le 6 mai, lors des assises contre l’antisémitisme. Parmi les participants à ce « sursaut » ont été conviés ceux qui n’ont de cesse, au nom de l’antiracisme et des droits de l’homme, de valoriser la société ouverte et multiculturelle, terreau du racialisme et de l’islam remplaciste. C’est ainsi que SOS Racisme, La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme ou le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples ont été invités à réfléchir aux causes de la montée de l’antisémitisme. Mais comment attendre de ces mouvements qu’ils reconnaissent leurs fautes dans la communautarisation du pays et la sacralisation des minorités raciales ? Comment espérer de ces donneurs de leçons qu’ils admettent leur responsabilité dans le nouvel antisémitisme, ou le racisme antiblanc qui veut tuer des Caldoches ? Comment croire qu’ils viendraient à s’excuser d’avoir poursuivi en justice les voix trop libres, coupables de dénoncer les banlieues querelleuses ? Ces pharisiens consacrent encore leur temps à culpabiliser les Français inquiets et à leur interdire de se plaindre de leur sort.

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Le mépris officiel porté aux gens ordinaires, qui refusent de disparaître est au cœur du saccage de la douce France. « Populisme ! » demeure l’injure de ceux qui n’admettent pas leurs torts. Même le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Yonathan Arfi, persiste à marginaliser ceux qui, trop français à son goût, se solidarisent d’Israël dans sa résistance à l’islam suprémaciste et judéophobe. « Les Juifs se sont toujours tenus massivement à l’écart des partis populistes », assure Arfi (Le Figaro, 6 mai), sans mesurer que bien des compatriotes juifs se tournent vers le RN. Cette tartufferie est reprise par Gabriel Attal qui, lors du dîner du Crif, a dénoncé « le cynisme absolu de ceux qui disent soutenir les Français juifs par réflexe antimusulman ». Le procès en xénophobie fait à ceux qui critiquent l’immigration irraisonnée dissimule la lâcheté d’une classe politique qui a renoncé à protéger son peuple. Seuls les Canaques hostiles au métissage sont en droit de dénoncer la « colonie de peuplement » des métropolitains. Aimé Césaire a pu pareillement critiquer sans problème, en 1977, un « génocide par substitution », parlant de sa Martinique trop ouverte aux Blancs de l’Hexagone. En septembre 2003, le président Jacques Chirac s’était cru inspiré en déclarant : « Il faut surtout se préoccuper du sort des Pygmées, qui sont l’un des peuples les plus menacés de disparaître. » Depuis, l’indifférence portée à la dissolution des Français dans une société liquide, remplaçable et indifférenciée, n’a fait que s’accentuer.

Jul et le Conseil constitutionnel contre la France

Être Français ne va plus de soi. Or les maltraités, trop passifs, ne méritent pas leur sort. La montée de l’antisémitisme islamisé s’est accompagnée de la haine de la France française, au nom de l’universalisme déraciné, de la préférence étrangère, de la repentance perpétuelle. La « fierté française », qui emplit les discours des Jeux olympiques, est un leurre. L’artifice cache une honte des élites à se réclamer de la France profonde. C’est le rappeur marseillais Jul, qui chante « Te déshabille pas, je vais te violer », qui a ouvert le parcours de la flamme. Président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius dit son dédain pour la France quand il juge contraire à la Constitution la préférence nationale « appliquée de façon systématique » (Le Monde, 7 mai). Mais qu’est-ce que la préférence nationale, sinon la reconnaissance de la citoyenneté attachée à la nation, identifiée à un peuple ? Lorsque l’écrivain Seth Greenland voit le sionisme comme le droit qu’ont les juifs à « mériter un État où ils peuvent être en sécurité » (Le Figaro, 7 mai), il exprime plus généralement le sentiment des peuples inquiets pour leur survie. Les Français sont de ceux-là quand, à la veille des élections européennes du 9 juin, ils disent à 91 % se sentir « en priorité français » (sondage Odoxa). Ils sont prêts à sortir de leur léthargie.

Le peuple trahi ne peut cautionner plus longtemps un système politique suicidaire, qui met trente ans avant de reconnaître du bout des lèvres la haine qui partout s’enkyste dans les minorités, sans établir le lien avec l’immigration de peuplement. Le rejet du Français est derrière le rejet du juif, tous deux coupables de vouloir survivre. Attendre trente ans avant de s’en inquiéter ? La France déglinguée ne sera plus qu’un souvenir.

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[1] La Destruction des Européens d’Europe, Le Château, 2024.

Juin2024 - Causeur #124

Article extrait du Magazine Causeur




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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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