Si les associations s’alarment de l’explosion de la transphobie, c’est aussi parce qu’elles souhaitent que tout propos critique sur les bloqueurs de puberté soit considéré « transphobe ».
Publiée le 15 mai, la 28ᵉ édition du rapport de SOS Homophobie sur les discriminations et la violence envers les personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes) fait froid dans le dos. Du fait de leurs préférences sexuelles, trop de gens, en France, sont encore insultés, chassés de leur famille, agressés, piégés dans des guets-apens. De nombreux témoignages sont mis en exergue au fil des pages, qui révulsent. Ainsi Gino, un homme trans, qui « marchait dans la rue, quand trois hommes l’ont passé à tabac car il n’avait pas répondu à la question : “Est-ce que t’es une fille ou un garçon ?” » Plus loin, on tombe hélas sur un passage nettement plus politique, dénonçant une « vague de transphobie » qui serait, selon les auteurs, liée à « un repli conservateur » du pays. Dans leur viseur : une proposition de loi LR, actuellement en discussion du Sénat, visant à interdire les transitions de genre aux mineurs. « Ce débat ne devrait pas avoir lieu, estime la présidente de l’association, Julia Torlet. La transphobie n’est plus seulement dite, elle est mise au vote. » Une charge non seulement antidémocratique, mais aussi antiscientifique. Car le texte n’arrive pas au Parlement par hasard.
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Plusieurs études récentes battent en brèche les certitudes des militants queer sur le traitement de la dysphorie de genre chez les adolescents. Ainsi le 17 février, le British Medical Journal a publié un article sur de jeunes Finnois souffrant de ce trouble, d’où il ressort qu’il n’y a pas moins de suicides parmi ceux qui ont eu recours à une chirurgie de réassignation sexuelle. Le 27 février, une étude néerlandaise a montré que, dans la plupart des cas, le trouble disparaît avec l’âge. Le 23 mars, la Mayo Clinic, un des hôpitaux les plus prestigieux des États-Unis, émettait une alerte contre les effets secondaires des bloqueurs de puberté, traitements auxquels certains médecins ont recours pour faciliter les transitions de genre. Enfin, le 9 avril, la détonante « enquête Cass » était publiée au Royaume-Uni. Menée par l’ancienne présidente du Collège royal de pédiatrie et fruit de quatre ans de recherche, sa recommandation la plus importante est que l’on cesse de soigner la dysphorie de genre chez l’adolescent avec des protocoles médicaux, et qu’on les remplace par de la psychothérapie. Sur les réseaux sociaux, la romancière J. K. Rowling, qui plaide depuis longtemps pour un encadrement des bloqueurs de puberté, a applaudi ces conclusions. Et si la mère de Harry Potter finissait par gagner contre le pot de fer ?