Même s’ils n’ont que l’expression « vivre-ensemble » à la bouche, les députés et militants d’extrême gauche contribuent au séparatisme qui mine la société française.
La France est fragile. Elle peut se briser. Mardi, à l’Assemblée, les députés de La France Insoumise ont attisé la haine anti-juive en saluant le drapeau palestinien brandi en séance par Sébastien Delogu. Puis David Guiraud a traité de « porc » Meyer Habib (LR), juif et défenseur d’Israël, en se prêtant à la répétition d’une rupture au cœur de la communauté nationale[1].
Partition
Même François Hollande en était convenu, dès 2016, face à des journalistes : « Comment peut-on éviter la partition ? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition ». De fait : le multiculturalisme, chanté par un universalisme insensible aux particularismes, a amené la conflictualité entre des communautés venues d’ailleurs. La violence en est un symptôme. Selon le criminologue Alain Bauer (Le Figaro, lundi), « l’année 2023 aura été, en matière d’homicides et de tentatives, la pire des 50 dernières années »[2]. Rien n’était plus prévisible, depuis Babel, que ces chocs culturels qui explosent derrière les faux-nez du vivre ensemble et de la diversité. Ce n’est pas seulement la Nouvelle-Calédonie qui retombe dans la guerre civile opposant Canaques et Européens.
Métissage et détissage
Le « détissage » d’un peuple n’est jamais loin de son métissage. Or l’immigration de peuplement ne cesse de se poursuivre (500 000 arrivées par an), avec l’approbation du pouvoir qui ne veut légiférer que contre les clandestins. De 2013 à 2023, huit millions de demandeurs d’asiles ont été accueillis en Europe, dont un million en France, selon l’Observatoire de l’immigration et de la démographie. Le feu est allumé par les belles âmes.
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Sonia Backès, présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie, l’affirme sur le site du Figaro, mardi : « Il est urgent que chacun prenne conscience que ce qui se passe à Nouméa maintenant arrivera ailleurs demain sur le sol national »[3]. Le rejet de l’Occident est le dénominateur commun des nouvelles tensions internes qui menacent la nation jadis « une et indivisible », dans ses territoires et ses provinces.
Séparatisme(s)
L’idéologie décoloniale, matrice du réveil planétaire du Sud global contre les démocraties libérales, justifie le racisme anti-blancs chez les Canaques pro-Poutine comme elle justifie l’antisémitisme décomplexé des islamo-gauchistes en métropole ou les barbaries du Hamas contre Israël au nom de la cause palestinienne. Mardi soir, à Paris, 4500 manifestants anti-israéliens ont spontanément répondu aux mots d’ordre de LFI après le drame de Rafah, à Gaza, (45 morts) causé semble-t-il par l’explosion d’un dépôt de munitions du Hamas après deux frappes de Tsahal contre deux dirigeants de l’organisation terroriste. Le choix du séparatisme, qui s’installe dans l’opinion israélienne en protection d’un islam judéophobe et fanatisé, est une issue qui ne peut plus être exclue entre Canaques et Caldoches, pour des raisons ethniques cette fois. Le séparatisme pourrait se profiler aussi en métropole, comme l’évoquait Hollande, si rien ne devait être fait pour résister aux assauts de l’islam politique et de ses soutiens d’extrême gauche. Une Seine-Saint-Denis majoritairement musulmane connaitra-t-elle un jour le sort du Kosovo chrétien devenu islamiste et détaché de son berceau serbe ? La fragilité française rend possible son éclatement.
[1] https://www.causeur.fr/assemblee-nationale-palestine-delogu-guiraud-habib-283736
[2] https://www.lefigaro.fr/vox/societe/alain-bauer-couteaux-battes-de-baseball-machettes-le-grand-retour-des-attaques-a-l-arme-blanche-en-france-20240527
[3] https://www.lefigaro.fr/vox/politique/sonia-backes-ce-qu-il-se-passe-aujourd-hui-a-noumea-arrivera-demain-en-metropole-20240528