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Les électeurs appelés aux urnes en Afrique du Sud, étoile pâlissante du Sud global

En partenariat avec la revue "Conflits"


Les électeurs appelés aux urnes en Afrique du Sud, étoile pâlissante du Sud global
Des Sud-Africains votent à Soweto, le 29 mai 2024. © Jerome Delay/AP/SIPA

Près de 28 millions d’électeurs sud-africains se rendent aujourd’hui aux urnes pour élire leurs représentants aux parlements nationaux et provinciaux. Cette septième élection générale démocratique pourrait marquer un tournant historique, avec la possibilité pour l’African National Congress (ANC) de ne pas atteindre la majorité absolue pour la première fois en trois décennies.


Le 29 mai, l’Afrique du Sud est appelée à renouveler son Parlement national et ses assemblées provinciales. Pour la première fois depuis la fin de l’apartheid (1994), l’ANC pourrait obtenir moins de 50 % des voix, selon certains sondages. Cette perspective marque un tournant après trente ans de domination politique pour un parti aujourd’hui confronté à de vives critiques. Un mouvement qui fait face à une opposition en rang serré et à de nombreuses divisions internes. L’ANC, autrefois symbole de la lutte contre la ségrégation raciale et pilier de la transition démocratique, doit également composer avec une population de plus en plus désillusionnée par sa gestion du pays.

80 meurtres par jour

L’arrivée de Cyril Ramaphosa à la présidence en 2018 avait suscité de grands espoirs de changement et de renouveau. Un mandat cependant marqué par des défis économiques et sociaux majeurs. La hausse de la criminalité (en moyenne 130 viols et 80 meurtres par jour au cours des trois derniers mois de 2023), un chômage qui reste un problème endémique, atteignant 32 % l’année dernière (plus de 60 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi), des inégalités économiques qui persistent, creusant un peu plus les barrières raciales loin d’avoir disparues depuis la chute du régime afrikaner, et des allégations de corruption, touchant même les plus hauts échelons de l’État, ont terni l’image de son administration, qui s’est aggravée durant la pandémie de Covid-19. 

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De plus, les fréquentes coupures d’électricité ont exaspéré la population, sapant la confiance en la capacité du gouvernement à fournir des services de base contraignant même Cyril Ramaphosa à déclarer « le pays en état de désastre nation ». Face à la pression croissante de ses électeurs, l’ANC a tenté de se défendre et n’a eu de cesse de vanter ses réussites depuis la fin de l’apartheid. Le parti affirme que les niveaux de pauvreté ont diminué, que davantage de Sud-Africains vivent dans des logements décents et que l’accès aux soins de santé s’est amélioré. Une perception qui est loin d’être ressentie au quotidien par les Sud-africains qu’il peine à convaincre. En promettant de créer des millions d’emplois supplémentaires au cours des cinq prochaines années, l’ANC s’est engagé également à stimuler les investissements, à soutenir le secteur privé et à intensifier la lutte contre la corruption, espérant pouvoir se maintenir avec une majorité stable.

Une possible coalition 

L’Alliance démocratique (DA), dirigée par l’afrikaner John Steenhuisen, se pose comme l’alternative au pouvoir en place. Accusant l’ANC d’avoir fait sombrer le pays dans le chaos, la DA propose une libéralisation de l’économie et une privatisation accrue. Le parti promet de créer deux millions de nouveaux emplois se plaçant face aux réalités économiques d’un pays où le Rand ne vaut quasiment plus rien face à l’euro ou le dollar, de mettre fin aux coupures d’électricité et de réduire de moitié le taux de crimes violents. Sa campagne, marquée par des messages alarmistes (son clip de campagne montre le drapeau de la nation arc-en-ciel se consumer doucement sous un fond sonore parlé très angoissant) et des propositions concrètes, cherche à convaincre les électeurs qu’un changement de direction est nécessaire. Les sondages indiquent d’ailleurs que la DA pourrait augmenter sa représentation parlementaire, ouvrant la voie à…

>> Lire la fin de l’article sur le site de la revue de géopolitique Conflits <<



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Journaliste , conférencier et historien.

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