Face aux invités qu’elle n’aime pas, Sonia Devillers peut poser les questions les plus pernicieuses. «Quand on écoute le maréchal Pétain, la famille française c’est la cellule de base de la France» a ainsi lancé hier la journaliste de France Inter à la tête de liste de Reconquête, Marion Maréchal. Cette dernière lui a répondu «Hitler aimait la confiture de fraises, vous aussi? Vous êtes un peu hitlérienne non?», avant de renouveler son souhait de voir l’audiovisuel public privatisé.
Avant d’aborder le sujet principal de cette chronique, plantons le décor en rappelant deux hauts faits de la journaliste Sonia Devillers, lesquels sont assez caractéristiques de la sale manière dont cette dernière fait le plus souvent son métier.
Le 11 octobre 2019, Sonia Devillers recevait sur France Inter deux « journalistes médias » afin de parler de… la légitimité ou non de la participation d’Eric Zemmour à l’émission Face à l’info sur CNews. Pensez donc, cet homme avait été embauché par Vincent Bolloré « malgré une condamnation en justice pour des propos déjà tenus dans les médias, malgré aussi l’ultra violence de son discours proféré à la convention de la droite ». Il n’y eut pas de débat, les deux journalistes invités étant sur la même ligne que Sonia Devillers – c’est ce qu’on appelle, en terre france-intérienne, la pluralité des opinions. On se demanda, avec force pleurnicheries, comment Christine Kelly avait pu accepter d’animer une émission ayant comme invité permanent un homme aussi détestable. Puis, s’appuyant sur les écrits des deux invités aux CV impeccables – Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos, journalistes pendant quinze ans à Libération – Mme Devillers fit la liste des affreux, des fachos, des « journalistes très très à droite, voire à l’extrême droite » qui participaient à l’époque (et participent encore aujourd’hui pour la plupart) aux débats sur la chaîne honnie – Ivan Rioufol, Élisabeth Lévy, Gilles-William Goldnadel, Charlotte d’Ornellas, Gabrielle Cluzel – puis posa une question métaphysique : « Qu’est-ce qui se passe à CNews ? » La journaliste ne comprenait visiblement pas comment il était possible qu’existât en France une chaîne de télévision n’obéissant pas aux injonctions progressistes et au diktat idéologique du gauchisme ambiant en général, de celui des médias publics en particulier. Pour se remettre de ce choc, Sonia Devillers recevra le lendemain, en grandes pompes et avec tous les honneurs dus à son rang de journaliste adulé par les étudiants des écoles de journalisme, Edwy Plenel.
Le 11 décembre 2019, la même Sonia Devillers recevait Geoffroy Lejeune, à l’époque directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. La charge fut grossière, comme à l’accoutumée, et le vocabulaire à la hauteur des capacités intellectuelles et sémantiques du psittacidé radiophonique se prétendant journaliste : droite, droite de la droite, extrême droite, droite réactionnaire, droite identitaire, le vilain Éric Zemmour, la méchante Marion Maréchal. Point de subtilité chez Mme Devillers : Valeurs Actuelles ayant consacré un article critique sur « l’historien officiel » Benjamin Stora et un dossier complet sur le milliardaire progressiste et immigrationniste George Soros et les réseaux d’influence gravitant autour de sa fondation Open Society, la journaliste, aussi perspicace qu’un Jean-Michel Aphatie au mieux de sa forme, interrogea faussement Geoffroy Lejeune : « VA n’est-il pas un média antisémite ? »
Ce genre d’entretien est la marque de fabrique d’une Sonia Devillers qui n’hésita pas par ailleurs à dénoncer la création de deux chaînes de télé anti-wokes anglaises et à animer des Masterclass pour le Bondy Blog tout en vilipendant continuellement CNews. Cette salariée du service public est un spécimen parfaitement représentatif des cerbères médiatiques et bornés nécessaires aux basses œuvres calomnieuses et délatrices du pouvoir médiatique en place. Les bureaux de surveillance de la pensée unique se sauraient se passer de ce type d’employés. Moins finaude que sa collègue Léa Salamé, plus laborieuse que l’éditorialiste politico-bobo Yaël Goosz qui la concurrence sérieusement dans le genre doctrinaire, plus intellectuellement étriquée que ses autres comparses de la matinale de France Inter, Sonia Devillers est le marteau-pilon de la matinale de France-Inter : une raideur idéologique ferrailleuse, des réflexions d’enclume, des questions plombées, un lexique rudimentaire, mécanique, répétitif. Le tout accompagné d’une gestuelle azimutée et enrobé d’une exhalaison fétide. Du très lourd, donc. Et du très bête.
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Ce 28 mai 2024, Sonia Devillers a atteint les sommets du journalisme lourdingue, métallique, aux effluves douteuses. Marion Maréchal, tête de liste Reconquête ! pour les élections européennes, était son « invitée ». Le marteau-pilon se met en branle dès le début de l’entretien. « La Cour Internationale de Justice a donné l’ordre à Israël de cesser le feu, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell RÉCLAME que cette décision soit appliquée. Pas vous ? » Boum ! Cette question n’en est évidemment pas une – c’est une opinion à peine camouflée qui appelle un acquiescement que Marion Maréchal se garde bien de lui offrir. Encore moins camouflée sera celle se cachant derrière la question (syntaxiquement bancale) concernant le message sur X de Marion Maréchal – « C’est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d’interprétation féminine. Le progrès pour la gauche c’est l’effacement des femmes et l’effacement des mères » – suite à la consécration d’une « actrice trans » au festival de Cannes : « Est-ce que vous avez conscience que nier à Karla Sofia Gascón qui a effectué sa transition et obtenu devant la justice son changement d’état-civil, c’est un délit ? » Boum ! Marion Maréchal rappelle simplement la réalité biologique – « Que ça plaise ou non, les chromosomes XX et XY sont indépassables » – et en tire une conclusion évidente : ce prix d’interprétation féminine a été remis à un homme, point barre. « Mais, mais, pilonne Sonia Devillers manquant de s’étrangler, on ne parle pas d’une opinion, on parle d’un délit. » Boum ! « La transphobie n’est pas une opinion, c’est un délit. » Boum ! Boum ! « Il s’agit de respecter la loi. […] La dysphorie de genre est quelque chose qui est répertoriée par la médecine et reconnue par la loi. […] Vous êtes face à la science, vous êtes face à la médecine, vous êtes face à la loi. » Boum ! Boum ! Boum ! Ces affirmations sont d’une abyssale niaiserie. Mais le plus crasseux est à venir… Après que Marion Maréchal a pris la défense des femmes, des mères et de la famille dans ce monde qui tend à les effacer ou les détruire d’une manière ou d’une autre (GPA, transgenrisme, écologisme, etc.), Sonia Devillers ose demander : « Quelle différence y-a-t-il entre la défense de la famille que vous proposez et celle que proposait le Maréchal Pétain ? » Marion Maréchal refuse à juste titre de répondre à cette question imbécile. Ses mots pour qualifier cette interrogation faisandée sont ceux d’une femme politique digne et mesurée : « dingue », « bête », « outrancière ». C’est tout à son honneur. N’envisageant aucune carrière politique ou médiatique, je peux me permettre d’ajouter que la manière de faire de Sonia Devillers a été abjecte, dégoûtante, ignoble, obscène, dégueulasse, immonde, répugnante.
Mme Devillers continue dans le crapoteux, car rien ne l’arrête : « Il y a de nombreux homosexuels assumés qui ont rejoint le RN, est-ce qu’ils sont les bienvenus chez Reconquête ! ? » demande-t-elle, ses trois neurones chauffés à blanc, avant d’aborder, enfin, à une minute de la fin de l’émission, un thème en rapport avec les élections européennes. Entretien écœurant, émétique, du début à la fin. On savait les journalistes de la radio publique idéologiquement cadenassés et prêts à tout pour se ripoliner la conscience en combattant « l’extrême droite », cet épouvantail qui n’effraie plus qu’eux-mêmes, on n’imaginait pas qu’ils pouvaient aller aussi loin. Mme Devillers a fait la démonstration que certains journalistes n’ont désormais plus aucune limite ; que l’indécence et la bêtise font dorénavant bon ménage sur France Inter ; que l’ignominie et la crapulerie sont bienvenues, voire recommandées sur la radio publique. Suite à l’article de Judith Waintraub sur le rapport accablant de l’institut Thomas More objectivant l’absence de pluralisme et dénonçant le « traitement de défaveur réservé systématiquement aux représentants des droites » dans l’audiovisuel public[1], la direction de Radio France, qui ne manque pas de culot, a reproché au Figaro Magazine une « opération de dénigrement ». Pourtant, n’est-ce pas plutôt le service public qui « dénigre » à longueur de temps une chaîne privée, en l’occurrence CNews, et réclame sa disparition ? N’est-ce pas Sonia Devillers qui réclame depuis des mois à l’Arcom de surveiller et de punir CNews pour tout et n’importe quoi – ce qui est arrivé dernièrement avec l’incroyable amende infligée à la chaîne pour des propos de Geoffroy Lejeune sur les liens pourtant évidents entre insécurité et immigration, propos tenus par ailleurs presque mot pour mot par une représentante macroniste sur la même chaîne il y a quelques jours[2] ? N’est-ce pas la même qui vient de prouver la véracité du rapport de l’institut Thomas More à propos du traitement spécial réservé à certains représentants politiques ? Sonia Devillers est-elle toujours à proprement parler une journaliste ? Selon moi, elle est réalité une garde-chiourme médiatique, une estafette aux ordres du pouvoir et de la bien-pensance gauchisante, un maton radiophonique, une militante woke totalitaire ne supportant pas la contradiction et prête à obéir à tous les ordres de la police de la pensée pour faire taire les adversaires de l’idéologie dominante. La directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, ayant avoué récemment que France Inter est une « radio progressiste », nous imaginons que Sonia Devillers ne craint rien et que nul reproche ne lui sera fait concernant ses propos ignominieux vis-à-vis de Marion Maréchal. Cette dernière a décidé de son côté de ne rien entreprendre contre Sonia Devillers, considérant que la journaliste s’est discréditée toute seule avec ses propos outranciers et complètement débiles. Mais, a-t-elle ajouté en substance, il est décidément temps de réfléchir sérieusement à l’avenir de l’audiovisuel public et d’envisager une mesure radicale pour que cesse une propagande répandue par des journalistes rémunérés avec l’argent de tous les Français – tous les Français, même ceux que méprisent radicalement Sonia Devillers et ses acolytes de France Inter.
[1] Sur ce point, relire https://www.causeur.fr/pluralisme-audiovisuel-public-etude-institut-thomas-more-figaro-magazine-283493
[2] https://www.lejdd.fr/politique/info-jdd/cnews-immigration-tensions-dans-la-majorite-apres-les-propos-de-maud-bregeon-145696