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L’islamo-djihadisme d’atmosphère en 9 dates

Son but est le même que celui du djihad terroriste: imposer l’islam dans toutes les dimensions de notre vie sociale


L’islamo-djihadisme d’atmosphère en 9 dates
Devant un lycée de Trappes, des militantes du Parti des indigènes de la République manifestent contre l’interdiction du port de l’abaya à l’école, 9 septembre 2023. ©Mohamad Salaheldin Alsaye/Anadolu via AFP

L’islamisme cherche à s’imposer insidieusement ou par la force, dans l’espace public comme dans les esprits. Depuis une trentaine d’années, nous vivons au rythme des intimidations, des agressions, des assassinats… au nom d’Allah.


Il agit sans bombes ni fusils. Sans revendications ni donneurs d’ordre. Mais son but est le même que celui du djihad terroriste : imposer l’islam dans toutes les dimensions de notre vie sociale. L’islamisme d’atmosphère (concept inventé par Gilles Kepel en 2021) ou sa version djihadiste investissent ainsi l’espace public, l’école, la rue, la plage, les réseaux sociaux, où ils diffament, intimident, agressent, assassinent… Leurs derniers faits d’armes : A Paris, où un proviseur a été menacé de mort en mars pour avoir fait ôter son voile à une élève. Mais aussi à Montpellier, où une jeune fille a été rouée de coups, le 2 avril, car elle s’habillait « à l’européenne ». Ou bien à Bordeaux, où, une semaine après, un Algérien a été poignardé à mort parce qu’il avait bu de l’alcool lors de la fête de l’Aïd. Autant de faits marquants qui viennent s’ajouter à une liste déjà longue, entamée il y a plus de 30 ans, à Creil, et dont voici un bref résumé.

Septembre 1989 : L’affaire de Creil

Le 18 septembre 1989, le principal du collège Gabriel-Havez à Creil (Oise), exclut Leila, Fatima et Samira, trois élèves qui refusent de se découvrir la tête pendant les heures de cours et lui ont déclaré dans son bureau : « Nous sommes des folles d’Allah, nous n’enlèverons jamais notre foulard, nous le garderons jusqu’à notre mort. » Trois semaines après, les trois jeunes filles sont autorisées à retourner en classe après s’être engagées à ôter leur fichu au sein de l’établissement.

Octobre 2002 : Les Territoires perdus de la République

C’est sous ce titre que l’historien Georges Bensoussan fait paraître en octobre aux éditions Mille et une nuits un ouvrage qui regroupe les témoignages de sept enseignants et chefs d’établissements (dont Barbara Lefebvre et Iannis Roder) en poste dans des établissements de banlieue, où ils constatent une montée de l’antisémitisme, du racisme et du sexisme parmi les élèves, en particulier d’origine maghrébine. Entre autres phrases entendues en classe (par Iannis Roder) : « Hitler aurait fait un bon musulman. »

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Juin 2004 : Le rapport Obin

Inspecteur général de l’Éducation nationale, Jean-Pierre Obin envoie une note à sa hiérarchie pour alerter sur la hausse des « manifestations d’appartenance religieuse » dans les établissements du pays. Au fil des pages on apprend notamment que des élèves « refusent d’étudier l’édification des cathédrales, ou d’ouvrir le livre sur un plan d’église byzantine, ou encore d’admettre l’existence de religions préislamiques en Égypte ou l’origine sumérienne de l’écriture ».

Août 2016 : Les violences à Sisco

Le 13 août 2016, des échauffourées éclatent dans ce village corse, où les membres d’une famille intégriste, dont les femmes sont revêtues de burkini, ont essayé d’interdire à d’autres vacancières, plus dénudées, l’accès à la crique où ils se baignaient. Lors du premier procès, qui se tient en septembre à Bastia, un certain Mustapha Benhaddou, déjà condamné à plusieurs reprises, est présenté à l’audience comme l’instigateur principal de la rixe.

Mars 2018: Le meurtre de Mireille Knoll

Un an après la mort de Sarah Halimi, 65 ans, tuée chez elle à Paris le 4 avril 2017 par son voisin Kobili Traoré qui, durant son forfait, a crié  « Allahu akbar » une dizaine de fois (la justice le déclarera pénalement irresponsable pour cause de bouffée délirante d’origine cannabique au moment des faits), une autre retraitée parisienne de confession juive, Mireille Knoll, est poignardée à mort, le 23 mars 2018, à son domicile par un de ses voisins, Yacine Mihoub, qui met ensuite le feu à son appartement. Le jeune homme sera condamné en 2021 par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour meurtre à caractère antisémite. Sans surprise l’enquête a montré son « ambivalence vis-à-vis du terrorisme islamiste ».

Octobre 2018 : Les chiffres de la Rue de Grenelle

Le 11 octobre, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale du gouvernement Philippe, annonce que des statistiques seront désormais communiquées chaque trimestre sur les atteintes à la laïcité pour l’ensemble des établissements français. Le premier bilan porte sur la période avril-mai-juin 2017. Un millier d’atteintes à la laïcité y sont signalées. Exemple parmi tant d’autres : l’académie d’Aix-Marseille fait état d’« un père originaire de Tchétchénie ne voulant pas que sa fille soit assise en classe à côté d’un garçon ». Le dernier rapport en date  (septembre-octobre-novembre 2023) recense 3.000 signalements. Un record.

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Janvier 2020: Le calvaire de Mila

« Je déteste la religion […] le Coran il n’y a que de la haine là-dedans […] votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul. »  Après avoir tenu le 18 janvier 2020 sur Instagram ces propos certes peu amènes envers l’islam mais en aucun cas insultants pour les musulmans, une Iséroise de 16 ans, Mila, reçoit dans les jours qui suivent plus 50.000 messages de menaces de morts. Face à ce harcèlement géant, ses parents sont obligés de la déscolariser et de demander une protection policière.

Octobre 2020: Le soutien d’Erdogan

Dans un discours télévisé prononcé le 25 octobre à l’occasion du 7e Congrès provincial de son parti, le président turc revient sur les mesures prises par le gouvernement Français pour lutter contre le séparatisme islamiste, et cible Emmanuel Macron : « Tout ce qu’on peut dire d’un chef d’Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est : Allez d’abord faire des examens de santé mentale ! »

Octobre 2022 : La démission d’un élu aux Mureaux

Le 28 septembre, le socialiste Boris Venon, deuxième adjoint au maire des Mureaux, annonce sa démission suite aux « menaces de mort » et aux « insultes homophobes et racistes » qu’il subit au quotidien dans cette commune de banlieue parisienne peuplée d’une forte proportion d’immigrés. Sans jamais prononcer le mot « islam », il conclut son allocution par un exposé plus large sur le « repli communautaire » dans sa ville. Chacun aura pourtant compris ce qu’il voulait dire.

Mai2024 – Causeur #123

Article extrait du Magazine Causeur




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est journaliste.

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