L’antisémitisme islamique a-t-il une nouvelle fois frappé à Rouen ? L’enquête le dira. En attendant, l’affaire de l’Algérien sous OQTF abattu par la police alors qu’il s’en prenait à la synagogue de la ville est venue rappeler les résultats ridicules de l’exécutif en matière d’expulsions.
Vendredi 17 mai, au petit matin, un homme a mis le feu à la synagogue de Rouen (76). Algérien, sous OQTF, il a été abattu peu après alors qu’il voulait attaquer les policiers, intervenus rapidement, en même temps que les pompiers, grâce à l’alerte donnée par la vidéoprotection. Par bonheur, malgré l’ampleur des dégâts les rouleaux de la Torah sont restés intacts. Construit en 1950 rue des Bons-Enfants, l’édifice religieux se situe à quelques pas de la célèbre place du Vieux-Marché.
D’après le ministre de l’Intérieur, l’incendiaire s’était vu refuser une demande de titre de séjour en France et, après de longues procédures de recours, finalement notifier un refus définitif en janvier dernier. Disposant alors d’un mois pour quitter de lui-même le territoire, conformément à la procédure en vigueur, il n’était évidemment pas parti mais avait au contraire profité de ce délais pour disparaître tout en restant en France. Il était, depuis, inscrit au fichier des personnes recherchées.
À ce propos, rappelons simplement qu’en novembre 2019, interviewé par Valeurs Actuelles, Emmanuel Macron promettait que 100% des OQTF seraient exécutées. En 2023, le taux d’exécution de ces mesures fut de… 6,9%.
L’enquête, espérons-le, permettra d’établir les motivations exactes de l’incendiaire. En attendant ses conclusions, la prudence s’impose. Pour autant, s’il est heureux que la condamnation d’un acte de toute évidence antisémite soit unanime (du moins officiellement), on ne peut s’empêcher de songer à la fameuse citation apocryphe de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes. » Sa véritable formulation est ici encore plus appropriée : « Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? Quand on l’approuve et qu’on y souscrit. »
Et cela fait quarante ans qu’on l’approuve et qu’on y souscrit.
À Rouen, le maire socialiste a déclaré devant l’Hotel de Ville à 18 heures hier soir : « La bête immonde a frappé. S’attaquer à une synagogue, c’est s’attaquer aux juifs, c’est donc s’attaquer à nous toutes et tous, à la République ».