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Rima Hassan, faussaire aux grands airs

En 7e place sur la liste aux européennes de LFI, la militante fait campagne sur Gaza


Rima Hassan, faussaire aux grands airs
Rima Hassan venue soutenir le blocage de Sciences-Po à Paris, 26 avril 2024 © Lyam Bourrouilhou/SIPA

La nouvelle vedette de LFI accuse Israël de commettre rien moins qu’un génocide à Gaza. Pour pouvoir affirmer une chose pareille, elle s’appuie sur ses soi-disant compétences remarquables en droit international. Il suffit pourtant de l’entendre dérouler quelques minutes ses arguments pour constater ses lacunes abyssales en la matière.


Aucun parti n’y échappe. À l’approche des élections européennes, les fakes news pullulent dans le débat public. Tel bilan enjolivé, tel chiffre gonflé, telle parole de l’adversaire déformée. Mais parmi tous les mensonges qu’il nous est donné d’entendre ces temps-ci, le plus énorme a sans aucun doute été asséné par Rima Hassan il y a quelques jours. Dimanche soir sur BFMTV, la candidate LFI a osé affirmer, contre toute évidence, que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait « reconnu l’intention génocidaire » d’Israël dans l’actuel conflit avec le Hamas !

Est-elle nulle ? Cynique ? Cuistre ? Les trois à la fois ?

Face à elle, un Benjamin Duhamel circonspect venait de l’interroger sur une ordonnance émise le 26 janvier par l’organe judiciaire des Nations unies, qui enjoint Israël de prendre des mesures conservatoires contre le risque de génocide. Ce texte, très contestable dans ses conjectures, reconnaît à bon droit les conditions très difficiles auxquelles la population de l’enclave palestinienne est confrontée depuis le début de l’intervention de Tsahal. Mais il n’atteste nullement de l’existence d’un génocide, ni même de l’existence d’une intention génocidaire.

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On peine à croire que Mme Hassan soit diplômée de deux masters universitaires. Comment peut-elle tirer des conclusions aussi fautives d’une décision de justice internationale pourtant parfaitement claire ? Qui plus est avec un tel aplomb ? Et en se targuant même d’édifier ses interlocuteurs, de les éclairer de ses lumières juridiques ? Est-elle nulle ? Cynique ? Cuistre ? Les trois à la fois ? Difficile de dire ce qui se cache derrière ce joli sourire et ce calme faussement olympien.

Zèle habituel de la « communauté internationale », rien de plus

Pas besoin toutefois d’avoir fait cinq ans de droit pour constater que la jeune femme fait dire aux juges de la CIJ ce qu’ils n’ont jamais dit. Contrairement à ce qu’elle prétend, ces derniers se sont bornés, dans leur ordonnance, à considérer la possibilité d’un génocide comme une pure hypothèse, et pas un instant comme un fait établi. Et s’interrogent non pas sur l’éventuelle culpabilité de l’Etat hébreu, mais uniquement sur les moyens que celui prend pour éviter le pire.

D’où leur décision de principe – qui n’est en rien une condamnation – dans laquelle ils demandent aux autorités de Tel Aviv de fournir de l’assistance humanitaire aux civils palestiniens et de punir au sein de la population israélienne toute incitation à commettre un génocide. N’en déplaise à Rima Hassan, la décision de la CIJ ne prouve qu’une seule chose: une fois encore, Israël a fait l’objet d’un zèle tout particulier de la part de la justice onusienne.



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