Et si la Mayennaise prenait ?
En un débat télévisé et environ deux heures d’horloge, Valérie Hayer, tête de liste Renaissance aux élections européennes du mois prochain, s’est offert un regain de notoriété très inattendu, une embellie qui ne peut que la remplir de contentement. Eh bien figurez-vous que cela m’amuse beaucoup.
À la fin de l’épisode – de ces deux heures de télé – je pensais à ceux de son parti, ceux de la majorité présidentielle, les caciques aux petits pieds, les dégonflés, les lâches qui, ministres ou prétendants ministres ou encore chefs de clique, se sont empressés de refuser, eux, le mistigri du combat électoral. Oui, ceux-là mêmes qui voilà quelques semaines, voire quelques jours, murmuraient encore, goguenards et méprisants : « Prenons donc cette petite femme-là, cette quasi-inconnue, cette fille de la Mayenne agricole, mais oui envoyons-la se faire bouffer tout crue dans l’arène, se noyer dans le grand bain médiatique. » Eh bien, voulez-vous que je vous dise : de mon point de vue, finalement ce seront eux les premiers, vrais perdants de cette soirée télé. Qu’ils le veuillent ou non, leur candidate, jusqu’alors improbable, en est sortie vivante. Je veux dire un peu plus vivante qu’en y arrivant. Elle s’y est fait un nom. Elle s’y est dessiné un visage. Après cela, elle existe, elle qui existait si peu. Et c’est bien ce qui consacre la défaite de ses faux amis, les débandés du débat démocratique : désormais, dans la sordide cuisine de leurs officines pro-Macron, ils devront compter avec elle. Pardon pour le jeu de mots pitoyable, mais lors de cet épisode de campagne la Mayennaise a pris. Elle a pris la lumière. Juste assez de lumière pour ce résultat réjouissant. Oui, juste assez en effet pour que, dans son propre camp, on doive désormais la prendre en considération. Ainsi, ils vont l’avoir dans les pattes, et sans doute pour longtemps, cette jeune femme dont on sait à présent qu’elle a des dents et qu’elle est en passe d’apprendre à mordre pour de bon. Je le redis, cela m’amuse énormément.
D’ailleurs, on aura garde d’oublier le joli cadeau que Jordan Bardella, l’adversaire, lui a fait d’entrée de jeu. Bien sûr, il y avait dans son propos un soupçon d’ironie, mais ce mot-là restera : courageuse. « Madame, vous êtes courageuse… » L’épithète se voulait être de toute évidence une baffe magistrale claquée à la face des autres, les déserteurs pathétiques du Titanic électoral battant pavillon « majorité présidentielle ». Qu’importe ! Le résultat est là : l’insigne vertu de courage est maintenant attachée à la personne de la presque inconnue de la veille. C’est une très belle carte qu’elle a dorénavant en main. À elle de savoir la jouer. Merci qui ? Merci Jordan.
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