Impossible d’entendre les noms de Polanski ou de Depardieu sans qu’y soit accolée l’étiquette de prédateur sexuel. Leur culpabilité supposée a effacé leur œuvre. Pour les militants de la bonne cause, la dimension artistique n’existe plus, car l’art « n’est pas le sujet » !
« J’ai l’honneur de défendre Roman Polanski, un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma… » C’est par ces mots que s’est ouverte la plaidoirie de maître Delphine Meillet le 5 mars dernier devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Ce jour-là, on juge Polanski pour diffamation. La plaignante, c’est Charlotte Lewis, qui accuse publiquement (depuis 2010) le réalisateur de viol. Aujourd’hui elle l’attaque pour diffamation en raison de propos tenus par le cinéaste dans Paris Match en 2019 au sujet de ce viol allégué. Lorsque le journaliste évoque les accusations de Lewis, Polanski répond : «Voyez-vous, la première qualité d’un bon menteur, c’est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ces contradictions. » Et lorsqu’on l’interroge sur les raisons qui la pousseraient à mentir, il déclare : « Qu’est-ce que j’en sais ? Frustration ? Il faudrait interroger des psys, des scientifiques, des historiens, que sais-je. » Voilà l’objet de la supposée diffamation.
C’est pas le sujet !
Mais ce procès n’est pas ce dont je veux parler ici. « J’ai l’honneur de défendre Roman Polanski, un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma. » Comment Delphine Meillet a-t-elle osé prononcer ces mots ? Rappeler et affirmer aujourd’hui que Polanski est « l’un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma » relève de la résistance. « Et alors ? Quel est le rapport ? C’est pas le sujet ! » dit-on dans les chaumières néoféministes. Et c’est bien vrai ! L’art n’est pas le sujet. Ni là, ni ailleurs. L’art n’est plus le sujet. Nulle part. Jamais. L’art ne compte pas. De Polanski, désormais,
