Hier, on disait aux communistes français prosoviétiques: les cocos à Moscou! Aujourd’hui, la fachosphère prorusse mérite qu’on lui retourne le compliment.
En prenant de l’âge, j’ai perdu toutes mes certitudes, sauf deux. Celle de mon hétérosexualité et celle de mon vote, que je croyais verrouillé sur un seul objectif : la reconquête du territoire. La lutte contre la tiers-mondisation française étant la mère de toutes mes batailles, le candidat décidé à arrêter l’immigration pour enrayer le grand remplacement avait mon suffrage, sans conditions. Pas regardant, j’aurais soutenu le premier venu, même s’il avait inscrit à son programme le rétablissement de la polygamie ou du droit de cuissage.
Hier encore…
Aujourd’hui, de ces deux certitudes, il ne m’en reste qu’une. Les positions que l’on prend sur la guerre en Ukraine dans ma famille politique ont fait vaciller l’autre. Hier pourtant, j’étais un militant fidèle quoique parfois embarrassé, comme ce jour où Eric Zemmour déclara qu’il fallait un Vladimir Poutine à la française. Alors, je buvais ma honte et évitais de le crier sur tous les toits en pensant à la France qui avait peut-être, avec son arrivée au pouvoir, une chance de rester la France.
Je votais Zemmour, et plutôt deux fois qu’une avec une procuration extorquée à ma mère, mais un peu honteux en pensant à la journaliste Anna Politkovskaïa, aux opposants Alexeï Navalny, Boris Nemtsov ou Vladimir Kara-Mourza ou encore au prix Nobel de la paix et co-fondateur de l’association Mémorial Oleg
