Des études institutionnelles pointent le coût négatif de l’immigration pour les finances publiques. Cela s’explique notamment par la sous-qualification des immigrants et par leur dépendance aux aides sociales sur plusieurs générations. Mais notre appareil statistique est aveugle à ces phénomènes.
On le sait : l’immigration est un sujet politique multiforme, qui ne saurait se résumer à une analyse matérielle et comptable. Si ce phénomène cristallise tant de désaccords et de passions dans la société française, c’est qu’il emporte des conséquences sur de nombreux aspects de la vie nationale au-delà de l’économie : culture, démographie, religion, sécurité, relations internationales…
Pourtant, la question de l’immigration est souvent réduite à ses ressorts économiques dans le débat public. En fonction du locuteur, celle-ci est tantôt présentée comme un frein irrémédiable à la croissance, tantôt comme une richesse en soi, quelle que soit sa nature. Cependant, plusieurs études institutionnelles convergent ces dernières années quant au coût globalement négatif de l’immigration pour les finances publiques en France, cette approche budgétaire apparaissant comme un reflet juste de l’impact financier de l’immigration pour la société d’accueil.
La première et la plus frappante du genre nous est venue du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) en 2018. Publiée par cet organisme public rattaché au Premier ministre et intitulée « L’impact budgétaire de 30 ans d’immigration en France », cette étude s’intéresse à une période historique relativement longue (1979-2011) et propose un modèle prenant en compte les descendants d’immigrés – permettant ainsi de formuler l’estimation d’un bilan au long cours, là où d’autres études se contentent d’une vision figée des phénomènes migratoires.
Forts taux de chômage et d’inactivité
Selon le scénario de référence qui n’inclut que la première génération des immigrés eux-mêmes, l’immigration a contribué en moyenne au déficit public de la France à hauteur de 0,16 % de PIB chaque année entre 1979 et 2011. La charge de l’immigration pour les finances publiques a toutefois eu tendance à s’alourdir : elle s’est élevée à 0,49 point de PIB en 2011.
S’agissant du scénario prenant en compte la « deuxième génération » des descendants d’immigrés (appelé « scénario « 2degénération »), il aboutit à une contribution moyenne au déficit
