Habitué aux joutes médiatiques, hier comme dirigeant communiste, aujourd’hui comme chroniqueur politique, Olivier a des tripes et du cœur quand il s’agit de défendre ses idées. «J’aime qu’on me contredise !» pourrait être sa devise.
Je les piste avec un instinct de chasseur. Je cherche d’abord leurs traces laissées sur le papier, les ondes ou les écrans. Je m’approche très doucement pour ne pas les effrayer. Elles pourraient s’envoler et ne plus réapparaître. De l’aube au crépuscule, et même la nuit dans les périodes où la récolte est des plus maigres, j’ai appris à les attraper. Les capturer et les déguster comme on savoure des ortolans.
« Mais de quoi parle-t-il ? »
Des bonnes nouvelles ! Les infos positives. Celles qui surgissent et qui déchirent soudainement la chronique permanente de tout ce qui ne va pas, de tout ce qui ne va plus. Parfois, il m’arrive même de m’enthousiasmer avec peu de chose. Le soir de la réélection de Vladimir Poutine, avec 87 % des voix, la « bonne nouvelle » est venue des élections municipales partielles complémentaires dans le village de Thiron-Gardais (Eure-et-Loir), où Stéphane Bern a obtenu 97,3 % des suffrages exprimés. Un score supérieur de dix points à celui du Russe ! Et sans tricher.
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Alors que le président Rocky-Macron veut boxer les dépenses pour réduire dette et déficit, en allant faire les poches des plus pauvres car ils sont les plus nombreux, la présidente de l’Assemblée nationale et le président du groupe Modem posent la question d’une mise à contribution des entreprises et des plus fortunés. Bonne nouvelle ! C’est quand même insupportable, ce dogme selon lequel on ne pourrait pas contester une partie des 170 milliards d’aides aux entreprises, ou regarder du côté des dividendes (le seuil des 70 milliards va être dépassé en 2024) et du rachat d’actions (32 milliards en 2023).
Autre actualité positive des derniers jours : le rejet sénatorial du traité de libre-échange avec le Canada (CETA) qui s’applique depuis 2017 sans avoir été ratifié. Dix pays de l’Union européenne connaissent une situation comparable. Depuis 2005 et la victoire du « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen, Sarkozy, Hollande et Macron n’ont plus jamais consulté directement le peuple français en redoutant une « mauvaise nouvelle » au moment de l’annonce du résultat.
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Quoi d’autre ? En 1857, la foudre du procureur Pinard, au tribunal correctionnel de Paris, tombe sur Flaubert qui n’a pas fait « baisser la tête » à Madame Bovary. Un mois plus tard, Baudelaire est convoqué. Les Fleurs du mal serait un « outrage à la morale publique et religieuse aux bonnes mœurs ». Aujourd’hui, il me semble que les Pinard sont à la peine. En commission d’enquête à l’Assemblée nationale d’un côté, ou pour déverser des tombereaux d’insultes racistes sur Aya Nakamura de l’autre, ils n’ont pas atteint leur objectif.
Et puis, enfin, une bonne nouvelle peut être la sortie d’un film, d’un livre, une rencontre, un simple sourire dans la rue, une tasse de café au soleil. Ou cette phrase qui tourne dans ma tête, dite par une responsable d’unité de soins palliatifs, proposant « d’ajouter de la vie aux jours, à défaut d’ajouter des jours à la vie. » Quand Emmanuel Macron, lui, n’arrive toujours pas à nommer les choses. Retrouvons les mots, voilà un beau projet.